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Diapason # 662 (11/2017)
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Alpha
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Analyste: Gaëtan Naulleau

 

Andreas Staier, qui a conçu le vaste programme où il n'apparaît que quelques minutes en solo, laisse à Peter Wollny le soin de le présenter. Et de citer les témoignages évoquant les concerts domestiques qui se tenaient régulièrement chez Johann Sebastian Bach, fier des talents musicaux concentrés dans sa famille. Y assister était un privilège. Ce
« Bach Privé » à
deux chanteurs et trois instrumentistes n'est pas la première tentative de reconstruire une portée dérobée, mais la première qui voit si large. Gustav Leonhardt s'était glissé dans l'intimité des Bach en 1967 avec un patchwork d'oeuvres modestes: des chorals dans le plus simple appareil, le Quodlibet (rituel des réunions familiales), des miniatures pour clavier qu'auraient pu jouer les enfants de la maison, quelques canons (« Heiter und besinnlich », Telefuniken). Staier ouvre ce tableau au domaine des cantates, dont on sait la place centrale dans l'activité du Thomaskantor.

Des cantates à la maison ? Dans l'esprit de « Schlummert ein, ihr matten Augen », longue berceuse placée au coeur de la BWV 82, que Bach recopie dans le Petit
Livre offert à son épouse Anna Magdalena. « Reposez‑vous, mes yeux las, fermez‑vous doucement » : le désir d'une mort apaisante serpente tout au long d'un programme ingénieux. Le passage du choral Komm, süsser Tod, que Georg Nigl dit en musique, à la Sarabande pour violoncelle seul en do mineur ne s'oublie pas. Avec ou sans paroles, la même introspection se prolonge.

Le baryton et la soprano se sont pris au jeu d'une proximité où bomber le torse serait aussi ridicule que farder l'aigu. Les graves de Nigl, trop courts pour plusieurs airs, ne sont qu'une broutille dans ce contexte, et dans l'écoute nouvelle qui s'installe ‑ à une exception près, le duo de la cantate BWV 21. Retrouver des pages familières dans un espace chambriste, où elles semblent aller de soi, est une expérience troublante. Au terme du parcours, l'image de l'âme liée à son Seigneur (duo de la Cantate 49 « désorchestré » avec tact) se fait oublier sous celle des amants exaltés.

Le jeu de Staier nous touche autant par la beauté de sa diction à découvert (le choral pour clavier Wenn nur den lieben Gott, si cher à Leonhardt), que dans l'accompagnement qu'il déploie seul, sans basse d'archet, sous le « Schlummert ein » d'Anna Lucia Richter. Un accord trop fourni, un appui pressé, un arpège sec ou alangui, et l'étoffe perdait son moelleux, Si le diable est dans les détails, le bon dieu s'y niche aussi du côté de chez Bach.

           


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