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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Philippe Ramin
Depuis le parcours
élisabéthain qui révélait en 2013 («Parthenia
»), Catelina Vicens s'est nourrie au contact des ensembles de musique
médiévale, Renaissance, baroque et contemporaine les plus excitants de la
scène européenne. La jeune femme, outre de brillantes études instrumentales à
Bâle, Fribourg et Gand, s'est plongée dans des recherches musicologiques
poussées sur les origines du répertoire pour clavier. Née au Chili, fascinée par
le rythme, elle s'est également essayée aux percussions historiques
traditionnelles et iraniennes. Ce dernier point est particulièrement sensible
dans le nouvel album: enfilade de musique du XVIe siècle à première vue, projet
bien plus fouillé en vérité. À sa source, un des plus anciens clavecins en état
de jouer, exemplaire de la facture napolitaine au début du XVIe siècle. La
sonorité est (pour reprendre le jargon des parfumeurs) d'une ampleur
exceptionnelle, les notes de coeur et de fond (richesse harmonique à l'attaque
et résonance) ont quelque chose de magique, qui force l'attention. Catalina Vicens accompagne le disque d'une courte nouvelle de sa plume (en anglais), qui nous plonge au coeur de l'atelier du facteur puis dans un voyage de l'instrument vers ses premiers propriétaires. L’entreprise était risquée, mais force est de reconnaître que cette lecture combinée à l'écoute nous vaut une expérience intense. De brèves danses extraites des recueils d'Antonio Valente, Cavazzoni et Antico voisinent avec de nombreuses pièces pour luth, qui font merveille sur cet instrument, ainsi que des pièces vocales ornées au clavier et des fantaisies polyphoniques. Catalina Vicens parle napolitain avec un accent irrésistible et un art consommé de la diminution virtuose. La succession de haïkus finement ciselés forme un poème sonore d'une cohésion remarquable. La sensualité rythmique du toucher et l'organisation narrative (on sent l'expérience de la théâtralité de la musique contemporaine) nous font entrevoir, par la lanterne magique de l'instrument, des racines musicales enfouies dans l'inconscient.
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