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Diapason # 663 (12/2017)
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Accent
ACC26408



Code-barres / Barcode : 4025023264083

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio
 

Nouveau départ. Après avoir été abandonné en 1728 par les mécènes de sa Royal Academy, Handel la relance l'année suivante avec Lotario. Entre-temps, un voyage en Italie lui a permis de recruter une nouvelle troupe, moins tapageuse et plus souple en affaires que celle des Cuzzoni, Faustina et Senesino. Pour la première fois à Londres, voici donc Anna Maria Strada del Po, fidèle collaboratrice qui culminera en Alcina. Autour d'elle l'excellente Merighi (contralto), le déclinant Bernacchi (castrat) et le superbe Fabbri (ténor) ne feront pas de vieux os, mais le Big Bear pourra compter quelques années encore sur la charmante Bertolli ‑ futur Medoro dans Orlando

« Face à ce petit monde inconnu en 1729, il semble que le compositeur hésite », écrivait l'ami Ivan A. Alexandre en accueillant la version pionnière d'Alan Curtis (DHM 2004, cf no 519), En effet, Lotario paraît peu inspiré par les voix et les personnalités de ses créateurs, et Handel s'y élève rarement au‑dessus de formules attendues. L'adaptation sommaire par Giacomo Rossi d'un livret banal - à l'origine d’Antonio Salvi ‑ n’épaule certes pas le génie. Dans l'Italie du Xe siècle, Lothaire (historiquement Othon 1er, rebaptisé pour ne pas être confondu avec Othon II, héros d'Ottone) vole tel un chevalier blanc au secours d’Adélaïde, princesse sans défense, contre Berengario,  usurpateur bientôt vaincu; Mathilde, épouse de ce dernier, retient la belle en otage. Sur cette plate dramaturgie, la route s'annonce longue si les interprètes ne rehaussent pas le relief discret de la partition. 

Vain espoir : à un orchestre solide mais droit comme un i, Laurence Cummings associe une distribution sans verve. Non que fassent défaut les organes de qualité, ni la maîtrise pour les rendre expressifs. Sophie Rennert peut se prévaloir, dans le rôle‑titre, d'un timbre plein, d'un souffle admirablement délié. Sans posséder les graves sombres de contralto qui dessineraient Matilde, Ursula Hesse von den Steinen conserve sa densité dans un registre traître. L’émission et la couleur de Jorge Navarro Colorado (Berengario) ont de quoi saisir l'oreille, et même Marie Lys, Adelaïde un brin artificielle dans son éclat, dispose d'une véritable étoffe. Mais comme tout cela manque d'idée, de ligne, d'appétit dramatique, d'incarnation! On s'en lasse particulièrement chez Todd Boyce, Clodomiro engourdi, à mille lieues du guerrier, et Jud Perry, mâle alto de pupitre, soliste maladroit dans la mélancolie d'Idelberto. S'il faut se pencher sur cet ouvrage mineur, retour donc à la version Curtis, superficiellement conduite mais plus brillamment chantée.


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