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Diapason # 663 (12/2017)
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Audax
ADX13709



Code-barres / Barcode : 3770004137091

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Philippe Ramin

En marge des huit « grandes » Suites publiées en 1720, Handel laisse une foule de préludes, Suites isolées, esquisses manuscrites qui nous font pénétrer dans son atelier. En outre, l'éditeur Walsh a littéralement inondé le marché de réductions d'airs et d'Ouvertures d'opéra (certaines attribuées à William Babell) à l'usage d'une bourgeoisie avide de nouveauté. La profusion ornementale de ces arrangements est un témoignage inestimable des pratiques du temps. Philippe Grisvard les intègre dans un large paysage musical, centré sur Handel. Son programme nous invite à voyager à travers les compositions de son professeur Zachow, du théoricien Mattheson (à qui il emprunte volontiers quelques thèmes), des préludes de Babell et de son triptyque sur l'Ouverture de Rinaldo, le tout agrémenté de pièces rares du Saxon et de la monumentale Chaconne en sol. 

C'est le premier disque en solo de ce continuiste très apprécié dans le milieu de la musique ancienne, un des rares à combiner avec talent les ingrédients du continuo historiquement informé et une créativité stimulante. Élève de Jesper Christensen puis d'Edoardo Torbianelli au pianoforte, il joue ici un instrument splendide inspiré par la facture allemande du XVIIIe siècle. 

La mise en forme du modeste prélude de Babell, en guise d'ouverture, contient déjà toutes les qualités de projection et de liberté dont le disque rayonne. Grisvard baigne d'une lumière italienne les courtes pièces de Handel (Air en si bémol majeur), berce du jeu de luth la Sonate en sol mineur, et déploie l'ornementation franco‑italienne, colorée des idiomes de Geminiani, avec un naturel désarmant. L'air « Lascia chio pianga » est à cet égard un tour de force: cantabile et virtuosité ne font plus qu'un dans un geste ornemental superbe, grâce à la tension subtile de l'arc harmonique. Et quel toucher, merveilleu-sement contrôlé. Excellant dans la forme ramassée de la toccata de Krieger, Grisvard défend avec aplomb l’Ouverture de Rinaldo, déjà spectaculaire chez Claudio Astronio (Dulcimer 2001). Une belle carte de visite qui reconnecte ce répertoire avec l’art de l'improvisation, dont Handel fut un champion.


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