Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 663 (12/2017)
Pour s'abonner / Subscription information


BIS
BIS2151



Code-barres / Barcode : 7318599921518

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Jean‑Luc Macia

Intégraliste patient, Masaaki Suzuki aborde la musique de chambre de Bach par son versant le plus périlleux. La célébrité de la vaste Sonate en trio et du Ricercar à 3 n'y change rien : L'Offrande musicale, dont la série de canons offre à l'esprit un jeu sans égal, est encore plus ardue et plus difficile à défendre au disque que L’Art de la fugue, lequel a pour lui sa démesure, son allure d'odyssée, ses numéros spectaculaires. Seul ou en dialogue, le claveciniste et chef japonais ne contourne Ie problème ni par la voie du contraste (certains interprètes caractérisent fortement les canons, par leurs tempos) ni par la séduction sonore (chez Savall mais aussi dans la palette originale du Gardellino, autre Diapason d'or, cf no 631). Il se concentre absolument sur son sujet, l'élaboration polyphonique, et pénètre le labyrinthe par six des dix canons, après lesquels le parcours sinueux du Ricercar à 3 apparaît dans ce qu'il a plus de sensible et subjectif. 

La concentration de moyens qui soude la petite équipe est d'autant plus impressionnante qu'elle n'est pas une rigidité, mais une projection du discours. C'est sérieux, presque aride, mais captivant pour qui trouve les moyens d'entrer dans cet univers. La Sonate en trio arrive, dans ce contexte, comme une libération sensuelle ! Qu'elle est touffue, pourtant comme aucune autre musique de chambre à l'époque !  Les membres du Bach Collegium Japan y laissent les contraintes rhétoriques au vestiaire et suscitent quelques envolées rayonnantes (la flûte diamantine de Suga, l'archet libéré de Terakado).

L'exercice du canon ‑ forme contraignante entre toutes ‑ se prolonge dans les quatorze miniatures inventées sur la basse des Variations Goldberg, manuscrit découvert il y a quarante ans. Suzuki en interprète une partie au clavecin puis se fait accompagner des archets, sans chercher à transformer en grand oeuvre la succession des miniatures ‑ à l'inverse de la jeune Rachel Podger avec les Palladians, qui en faisaient une sorte de jeu chambriste (Linn, Diapason d'or). La Sonate en trio BWV 1038 en sol majeur (qui) conclut ce CD, en fin d'album, apparaît aussi limpide qu'un Largo d'Albinoni.


Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews