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Diapason # 663 (12/2017)
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Challenge Classics
CC72760




Code-barres / Barcode : 608917276022

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Denis Morrier
 

Leonor de Lera, une brillante violoniste « baroque » hispano­française, a réuni de solides instrumentistes dans un programme hétéroclite. Des pièces originales convenues alternent avec des arrangements plus ou moins heureux, dont la transposition au cornet à bouquin de L’Eraclito amoroso ‑ célèbre monodie accompagnée pour soprano et basse continue, de Barbara Strozzi. Soutenue par le seul clavecin, la métamorphose sonne comme une évidence et nous rappelle qu'à l'âge baroque, le cornet à bouquin était considéré comme l'instrument le plus proche de la voix humaine.

On sera plus circonspect devant le « bidouillage » opéré dans la prima parte du sublime Altri canti d'amor de Monteverdi. Écrit en style concertant, il devrait opposer deux violons et trois chanteurs sur accompagnement de basse continue. Or l'effectif de L'Estro d'Orfeo (deux violons, un cornet, viole, clavecin et luth) ne permet pas de respecter la disposition polyphonique de Monteverdi : la viole de gambe, le cornet et les deux violons naviguent à vue entre leurs parties originales et le remplacement des parties vocales manquantes. Et paradoxalement, l'absence du texte se fait plus cruellement sentir dans ce tableau polyphonique que dans la monodie de Strozzi. Mêmes réserves pour l'émouvante aria « Lucidissima face», extraite de La Calisto, où le cornet coule de subtiles diminutions, plus décoratives qu'expressives, dans le chant qu'il emprunte à Endymion.

Plusieurs sonates et canzone visitent les novateurs italiens du premier baroque (Uccellini, Merula, Marini). Le violon virtuose et inspiré de Leonor de Lera (agrémentation et articulation raffinées) propose ses propres variations sur une aria de Cavalli, à la manière des madrigaux diminués de Rognoni. Evitant tout brouillage des parties polypho-niques, elle confie la basse quasi obstinée à un continuo profus, et s'adonne à un florilège de diminutions aussi brillantes qu’émouvantes, osant flattements, passaggi et autres stravaganze dissonantes bienvenues. Le foisonnement sonore y gagne un caractère hypnotique du meilleur effet!                       


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