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Diapason # 664 (01/2018)
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Harmonia Mundi
HMD980906263




Code-barres / Barcode : 3149020906286

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio
 

« Décrire cet Orfeo, c'est décrire Orfeo ». C'est en tout cas ce que nous pouvions affirmer il y a quelques mois, après la création parisienne du spectacle (cf no 657). Depuis la salle, l'action s'inscrivait dans le décor avec une éloquence totale. Les mégalithes harmonieusement disposés en temple païen, les Enfers dessinés par les lumières de Christophe Naillet, évoquaient l'ordre immuable du cosmos. Par contraste, le mouvement gracieux des personnages mêlés aux musiciens renforçait le drame de la mort et du deuil.

Au Théâtre de Caen le 28 février 2017, la captation d'Isabelle Soulard reflète l'élégance de la mise en scène réglée par Paul Agnew. Impecca-blement rythmée, elle alterne avec finesse les points de vue et les valeurs de plan. Néanmoins, la nature même de la vidéo empêche le regard d'embrasser dans son ensemble la chorégraphie pastorale et infernale. Les enjeux symboliques et affectifs s'en trouvent amoindris. Le détail sape le récit, sauf exception ‑ les ombres musiciennes sur fond rouge pendant les ritournelles de « Possente  spirto » ‑, et réduit parfois à l'anecdotique des gestes, des expressions qui s'intégraient idéalement à un tableau plus large. Reste la grande beauté du tout, à laquelle contribuent les costumes d'Alain Blanchot, et bien sûr la musique.

Souffle long, verbe saillant, émission lumineuse, CyriI Auvity est l'un des meilleurs Orphée actuels. La Messagère dé Lea Desandre émeut par sa délicatesse, jouant le relief du discours plutôt que la violence du propos. Sans grandes variations de couleur, Hannah Morrison rend vivantes par la vertu du texte sa Musique et son Eurydice. Au Pluton souverain et tranchant, d'Antonio Abete répond une Proserpine (Miriam Allan) aux nuances douces.

Olympien dans les rôles d'Echo et d’ApolIon, Paul Agnew dirige la troupe de main de maître. Les choeurs madrigalesques se détachent avec légèreté et clarté, et le continuo laisse entendre l'accompagnement exquis du théorbiste Thomas Dunford (belle improvisation avant la Toccata inaugurale). Si l'enregistrement lui enlève un peu de sa magie, ce spectacle juste et poétique mérite toujours notre affection.


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