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Classica # 198 (12/2017)
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Soli Deo Gloria
SDG7281 




Code-barres / Barcode : 843183072828

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Philippe Venturini

TRANSCENDER BACH

Gardiner distille la substantifique spiritualité de ces trois oeuvres. C'est fort et beau.

En 1983, John Eliot Gardiner signait un enregistrement du Magnificat (Philips) qui fit date, dans sa version la plus connue, la seconde, en ré majeur. Il se penche aujourd'hui sur sa forme initiale, en mi bémol. La présence de quatre laudes (deux en allemand et deux en latin), au sein du texte latin, et de flûtes à bec au lieu des traversières (Esurientes), en constituent les différences les plus notables, Dans l'entretien qui accompagne ce disque, le chef affirme que la partition exige « de la virtuosité de tous ses exécutants » et que « ce n'est vraiment pas une, oeuvre pour les timorés ». Aussi n’hésite‑t‑il pas à suivre Bach dans ses plus folles audaces et à piloter ses musiciens avec une grisante détermination, dès le choeur d'ouverture : le sentiment d'exaltation (« magnificat ») aura rarement été si puissamment communicatif et distribué sur toute partition (Omne generationes, Freut euch und jubiliert, la doxologie finale). La joie du Cantique de Marie n'exclut pas pour autant l'humilité de la servante de Dieu (Quia respexit et ses mouvements descendants, symboles du regard divin), ni la crainte de la fureur céleste (Fecit poten­tiam, Deposuit). Mieux qu'une explication de texte, John Eliot Gardiner et ses musiciens offrent de la partition une lecture contrastée, narrative et profondément spirituelle.

Mais, avant que résonne le bonheur radieux de l’Annonciation, la Messe BWV 233 et la cantate de Noël Süßer Trost, mein Jesus kömmt BVW 151 réservent de troublantes beautés. La première, en son Kyrie, parvient à superposer, dans un climat de singulière sérénité, la mécanique du contre­point, la plénitude du cantus firmus (cors et hautbois), l'élan spirituel, la beauté des timbres, la ductilité du choeur, avant l'irrésistible élan du Gloria à 6/8 (notre CD). La seconde, déjà enregistrée dans le cadre du Pélerinage Bach en 2000, déploie des trésors de tendresse dans la berceuse initiale, qui cède la place à une danse irrépressible.

Gardiner et son équipe réussissent avec une étonnante souplesse ce grand écart permanent entre ciel et terre.
 


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