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Diapason # 629 (11/2014)
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Alpha
ALPHA195




Code-barres / Barcode : 3760014191954 (ID457)

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Michel Laizé

Le nom de Kapsberger domine la couverture. On imagine alors, dans le sillage de l'album splendide qui réunissait hier Guillemette Laurens et Luca Pianca (Teldec), un panaché des pièces instrumentales et vocales laissées par le virtuose allemand du théorbe basé à Rome. En fait, il s'agit plutôt d'un florilège de monodies glanées chez Strozzi (l'ardent Udite amanti), Monteverdi (Lettera amo­rosa), Caccini (le suave Amarilli, Mentre che fra doglie e pene et Io che dal ciel cader), Merula (l'extraordinaire Canzone sopra la nina nana) et Kapsberger (deux villanelles), entre lesquelles ses solos pour théorbe tiennent lieu de pauses instrumentales. Aucune révélation dans le programme, au contraire un best of du primo seicento où Anna Reinhold, jeune pousse éclose dans le Jardin des voix de William Chris­tie, coule un timbre de mezzo clair. Elle montre toujours un goût sans faille et une musicalité subtile, réactive à chaque parole. C'est délicieux dans les Caccini (Amarilli par exemple) car le style de ce compositeur lui impose une certaine retenue. Malheureusement, quand la musique exige un niveau supérieur d'expression et de nuance, la voix se durcit et devient acide (Strozzi).

Thomas Dunford épouse ses inflexions dans un accompagnement sans cesse varié (il ne serait pas absurde, à l'inverse, de décliner un ostinato inflexible dans la berceuse visionnaire de Merula). Sous ses doigts au toucher moelleux, les toccatas de Kapsberger se déploient avec verve et naturel dans la mélancolie (Toccata III). Parfois on aimerait un peu plus d'excès et d'abandon dans le discours (Toccata VIII) pour rendre justice à la rhétorique qui sous‑tend ce style de musique. C'est propre, bien dit, séduisant par la décontraction du jeu.

Une soprano musicienne et éloquente mais dont le timbre dérange dès que l'on désire de l'éclat, un luthiste plutôt sage. Un résultat plutôt mitigé.
 

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