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Diapason # 629 (11/2014)
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CPO 7778762




Code-barres / Barcode : 0761203787623 (ID436)

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Catherine Cessac

Après Actéon en 2008, le festival de Boston mettait à l'honneur deux autres petits opéras de Charpentier: La Descente d'Orphée aux enfers est assez connue du public grâce aux concerts et au disque des Arts Florissants (Erato,1995), tandis que La Couronne de fleurs sortait de l'ombre en 2004 avec l'équipe d’Amarillis (Ambroisie). L’histoire de cette Couronne est tout à fait passionnante quand on sait que Charpentier a réutilisé, plus de dix ans après, une partie du texte de Molière et même la musique (l’air de Pan) du grand prologue du Malade imaginaire dédié à Louis XIV. Page de circonstance, La Couronne de fleurs met en oeuvre un concours de chant entre bergères et bergers de salon à qui mieux célébrera Louis.

C'est encore l'atmosphère tendre et galante de la pastorale qui gouverne la première partie de La Descente d'Orphée jusqu'à la mort d'Eurydice entraînant le départ du poète aux enfers pour tenter d'obtenir de Pluton le retour de sa bien‑aimée.

Les deux ouvrages étaient réunis dans une production scénique en 2011, expérience dont bénéficie le disque. Les musiciens du Boston Early Music Festival ont l'habitude de travailler ensemble et cela s'entend: plénitude des choeurs dans ses diverses formations (notamment le beau trio masculin des suppliciés apaisés par la voix d'Orphée), et aussi des instruments, tant les dessus que les basses de violes qui accompagnent de leur son duveté le malheureux Orphée implorant Pluton («Ah! laisse‑toi toucher à ma douleur extrême », invocation reprise comme une litanie). Le ténor Aaron Sheehan dont on avait déjà apprécié les qualités vocales et expressives dans Actéon déroule une ligne de chant impeccable d'où l'expression de la douleur naît naturellement. Ici, nul pathos superflu. Tout est dans la mesure, le calme du geste, les sentiments à fleur de peau. L’enregistrement dans son entier tire profit de cette retenue savamment nuancée. A l'image du chant d'Orphée, la scène des enfers a quelque chose d'hypnotique qui nous laisse bouleversée.

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