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Diapason # 629 (11/2014)
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Harmonia Mundi
HMU807590




Code-barres / Barcode: 0093046759063 (ID460)

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Ivan A. Alexandre

A la différence du Parisien Lully, Handel ne régnait pas seul sur l’Académie royale de musique qu'il avait fondée à Londres en 1719. Quelques années plus tard, un observateur américain témoigne: « Handel fournit les airs exprimant la rage des tyrans, la passion des héros et la détresse des amants; Bononcini charme par les soupirs de ses bergères, le bêlement des troupeaux, le gazouillis des oiseaux et le doux zéphyr de la pastorale; Ariosti nous donne de solides scènes de donjon, marches pour la bataille, menuets pour le bal... » D'où l'idée de Lawrence Zazzo: réunir le doux émilien Bononcini (quatre airs de Crispo, Griselda et Muzio Scevola) et son voisin Ariosti (un air du Naufragio vicino et la grande scène du III de Coriolano) autour de la vedette Handel (Flavio, Ottone, Giulio Cesare, Admeto et Rodelinda), florilège de numéros destinés entre 1721 et 1727 au castrat Senesino. Programme riche, dense, original, plein de surprises, parfait.

Avouons que le temps ne joue pas toujours en faveur du soliste, naguère lumineux dans les productions de René Jacobs. Le grave s'est éteint, le souffle réduit, le timbre un peu durci. On se demande aussi qui a voulu commencer et finir par deux arias virtuoses «( Rompo i lacci » de Flavio puis « Vivi, tiranno » de Rodelinda) où transparaît moins l'exultation que l'effort. Les triples‑croches si étonnantes de Coriolano perdent toute saveur, quand l'agitato tempétueux du Naufragio vicino se noie pour de bon. Il n'empêche que le technicien maîtrise toujours son vibrato, et que le musicien fait merveille dans le Crispo de Bononcini, dans le tendre « Chiudetevi miei lumi » d'Admeto, dans un « Tanti affanni » poignant, enfin un peu partout.

Son quasi‑confrère l'ex‑contre‑ténor David Bates le suit avec un dévouement éperdu, et on ne peut qu'admirer les progrès de sa (modeste) Nuova Musica depuis Il pastor fido.               

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