Maurice Steger a consacré près du tiers de sa production d'une trentaine de disques à l'Italie. Si Corelli, Sammartini, Naples ou la Venise de 1625 ont notamment jalonné son parcours en prouvant sa familiarité avec les riches heures baroques de la péninsule, Vivaldi n'a pas été en reste. Le Vénitien apparaît dès son premier disque (Claves, 1994). Un premier volume de ses concertos suit en 2000 ( I Barocchisti, Claves), puis un deuxième en 2005 (Europa galante, Virgin). Ce troisième volume présente de nouveaux titres ‑ à l'exception du RV566, dont les très célèbres RV443 pour petite flûte ou RV439 La notte. Le Gardellino est présenté dans sa version dite de chambre, plus rare que la version courante, et offre au programme une diversité que confirment les concertos pour plusieurs instruments RV 95 La pastorella, 566 et 103.Les contrastes, le caractère pastoral et la virtuosité jaillissent avec naturel, dépeignant des oeuvres hautes en couleurs. L’intrusion d'une transcription de concerto pour violon (RV375) surprend agréablement, le passage à la flûte à bec semblant aussi approprié qu’intéressant.

Complicité, partage et plaisir du jeu sont ici de règle. Les qualités réunies, indéniables, ne sauraient cependant faire oublier combien il est difficile de servir Vivaldi sans omettre les différentes versions qui abondent, pour flûtes à bec, traversières baroques ou modernes, dans lesquelles on trouve de tout. Pour ne citer que la flûte à bec, citons depuis les versions anciennes de Michel Sanvoisin, Frans Brüggen ou Michala Petri, les enregistrements plus ou moins récents signés Antonini, Bosgraf, Gaillard, Laurin, Oberlinger, Marq, Reyne, Steinman, etc.

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