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Diapason # 664 (01/2018)
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Aparté
AP163



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Analyste: Philippe Ramin

Le nom de Balbastre est familier aux organistes, qui en exécutent volontiers les Noëls variés. L’ancien titulaire de Saint‑Roch et Notre‑Dame, où ses apparitions attiraient les foules, a également composé pour le clavecin des pages infiniment séduisantes, qui empruntent à Rameau une conception orchestrale du clavier et un goût du chant très développé. Le premier (et unique) Livre de clavecin parait en 1759 : l'auteur a depuis dix ans conquis son public, et su s'attirer les faveurs d'une aristocratie friande de musique à l'accès facile. Les dix‑sept pièces s'inscrivent parfois dans le sillage de la Suite de danses (gavottes et gigues) mais doivent davantage au genre du portrait, cher à Couperin. Très idiomatiques de l'art du clavier, elles laissent deviner que Balbastre fut aussi l'habile transcripteur de l'Ouverture de Pygmalion de Rameau.

Christophe Rousset retrouve le Goujon‑Swanen du Musée de la musique, mieux enregistré qu'en 2007 pour son album Royer. Il aborde justement la musique de Balbastre avec l'expérience de l'orchestre qu'on lui connaît, et organise de main de maître l'esprit et la structure de ces oeuvres d'apparence légère. Les ariettes et les musettes charmantes seront jouées avec sérieux; ici, pas de concession au sucré, dans une tension rythmique où triomphent une Genty vaporeuse et une Bellaud à la précipitation irrésistible.

Les pièces de « grande exécution » sont fièrement stylisées. Le «noblement» de La D'Héricourt teinté de désespoir ne manque pas de majesté, ni La De Caze d'âpreté. Le claveciniste semble vouloir se débarrasser des clichés souvent associés à cette période du clavecin, et rejoint d'une certaine manière l'approche de Leonhardt dans ce répertoire (DHM 1981). Une sonate avec accompagnement de violon, restée manuscrite, complète l'album. On y admire la diction impeccable de Gilone Gaubert‑Jacques, fidèle partenaire des Talens Lyriques, dans un genre délicat illustré par Duphly, Mondonville et Corrette.

Cette lecture des pièces de clavecin, pleine d'urgence et de gravité, refuse toute séduction facile et pose des questions importantes sur le style et l'expressivité de ce répertoire. Pour une vision plus classique on se tournera vers Sophie Yates (Chaconne 2011) et vers le discours très prenant de Korneel Bernolet (Aliud 2012).

 


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