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Diapason # 664 (01/2018)
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Musique à la Chabotterie 605016  



Code-barres / Barcode : 3770003333609

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

 

Capté sur le vif, ce programme est le fruit d'un projet organologique autour des flûtes Hotteterre conservées au Musée de la Musique parisien. On y découvre les fac‑similés de deux flûtes à bec alto (buis et ivoire) soutenues par une viole et un théorbe. Ce projet est aussi un aboutissement artistique pour Hugo Reyne, dont l'expertise dans le répertoire français touche autant l'opéra que la musique de chambre.

Jacques Hotteterre (dit le Romain) fut l'un des plus fameux flûtistes de son temps, et le membre d'une dynastie de « souffleurs » qui se faisaient aussi facteurs. L'évolution du répertoire ‑ à une époque où paraissent les premières sonates et Suites pour flûte en France ‑ leur doit autant que celle de l'instrument. Cette quête se traduit également par les précieuses « méthodes » que Jacques destine à ses contemporains, et qui guident tout autant les incertitudes de l'interprète moderne. Les préIudes offrent une source d'inspiration précieuse pour qui s'intéresse à l'art de l'ornementation et aux ressources expressives de la flûte au Grand Siècle.

Organisé en quatre Suites, le programme exploite habilement les couleurs des trois instruments. Viole en pizzicato dans la gavotte La Mitilde, travail approfondi sur les textures (contrepoint chantant de la viole dans la sarabande de la quatrième Suite, remplissage du théorbe dans la sarabande en mi), l'étude des caractères et des tempos a fait l'objet d'un soin attentif aux moindres inflexions du discours. Les pièces les plus célèbres (rondeau Le Plaintif, allemande La Cascade de Saint‑Cloud) combinent l'expression la plus éloquente, et un naturel remarquable du chant instrumental. Admirablement capté dans une acoustique chaleureuse, le prélude en mi concentre un art approfondi de la tension mélodique (grave) et de la virtuosité légère mais incarnée (vif).

Canalisée, la fantaisie créatrice de Thomas Dunford répond au chant intense d'une viole dont Etienne Marigot sait mettre en valeur la vocalité du registre aigu. Cette belle maturité, dans l'exécution, le naturel des respirations (rondeau Le Duc d'Orléans) guident un récital traversé par des moments de grâce. Le projet musi­ologique est largement validé par l'accomplissement musical.


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