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Diapason # 665 (02/2018)
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L'Autre Monde



Code-barres / Barcode : 3760106030161

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Analyste: Loïc Chahine
 

Comment aborder au disque une musique peu spectaculaire, destinée avant tout à ceux qui la pratiquent, que ce soit à la'cour, près du compositeur, ou dans un cadre plus informel, plus domestique ? S'attaquer au répertoire anglais pour consort de violes et à son corollaire le consort song, c'est devoir apporter une réponse à cette question. Cherchera-t-on une perfection formelle, telle que Fretwork et Phantasm l'ont portée au plus haut ? ou au contraire une aimable et séduisante convivialité ? Le Concert des Planètes ne tranche pas.

Ainsi, la transformation des madrigaux de Gibbons en consort songs (la première ligne est chantée, les autres confiées aux archets) devrait compenser par l'intelligibilité du texte et l'expressivité plus individuelle du chanteur la netteté polyphonique amoindrie. Delphine Cadet, à l'inverse, cultive une voix blanche et instrumentale. Le texte est certes articulé, mais est-il pour autant transmis ? Équilibrées, les violes et la soprano offrent un son mat dont la séduction plastique opère en partie. Elles peinent toutefois à soutenir l'intérêt tout au long du disque, leur mollesse de ton, leur faible éloquence laissant l'oreille se focaliser sur quelques défauts de facture, comme des aigus parfois aigres, étroits.

Les six Mois (de Juillet à Décembre) extraits du recueil de Simpson pour un dessus (viole ou violon), deux basses de viole et continuo, requièrent une certaine virtuosité instrumentale - l'occasion, pour les membres du Concert des Planètes, de montrer ce qu'ils savent faire. Hélas, les basses savonnent quelques traits, le dessus de viole manque, dans l'aigu de netteté et d'aplomb, et donne parfois un sentiment de fausseté. Si le geste est pIus rhétorique que dans les madrigaux, la sauce ne prend toujours pas. On est loin du charme de I'équipe réunie autour de Sophie Watillon, qui gravait en 2004 les six premiers Mois pour Alpha.

 


 

   

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