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Diapason # 665 (02/2018)
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Carus
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Analyste: Jean-Luc Macia

Frieder Bernius - comme John Eliot Gardiner il y a quelques mois - n'était pas pressé d'inscrire les quatre messes brèves au programme de son choeur de chambre. Comme Masaaki Suzuki par ailleurs, et comme Ton Koopman, qui ont l'un et l'autre attendu d'avoir engrangé les deux cents cantates pour s'y mettre. Dire que Nikolaus Harnoncourt n'y est jamais venu...

La précision et la cohésion du Kammerchor Stuttgart ne seront pas une surprise, sauf pour ceux qui ne connaîtraient toujours pas cette formation d'élite! Bernius, dans un Kyrie exaltant, lui impose une urgence et une plénitude dans l'expression qui nous comblent. La découpe parfaitement articulée des trois arias est ennoblie par le chant de solistes d'un bon niveau. Peter Harvey, fidèle au poste, n'a rien perdu de son tranchant, David Allsopp se révèle un altus à la blancheur translucide qui sait émouvoir, et le ténor de Hobbs tient la route. Les élans du Gloria innervent à nouveau un Cum Sancto Spritu enlevé, solidement architecturé. La rectitude du geste n'est jamais raideur ici, mais concentration: cette Messe est un régal.

Les enjeux diffèrent dans la Cantate BWV80. On a pu entendre cet hymne emblématique de la foi luthérienne affirmé avec une solennité exagérée, à laquelle Bernius répond par l'extrême inverse: une certaine légèreté et, pour les choeurs, une rapidité inusuelle. La forteresse divine (« Eine leste Burg») prend l'allure d'une église où il fait bon se réjouir plutôt que d'un château fort sur la défensive contre les papistes. L’alacrité gagne tous les mouvements, y compris le choral médian, et les choix des tempos, l'élocution impeccable des solistes (Harvey surtout, dont la voix est enrubannée par le choral de la soprano), la mise en place des arias et duettos (le dialogue terre/ciel installé par le ténor et l'alto) aboutissent à une belle réussite. Bernius nous offre l'image de croyants réformés fêtant avec bonheur leur foi plutôt que des combattants qui doutent. Disque trop court, cela va sans dire.


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