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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste: Luca Dupont-Spirio
ll
en faut peu pour faire aimer Theodora. À peine effleurée, la partition
libère la poésie sans équivalent du dernier Handel, où le sentiment ineffable de
la langue anglaise transcende le vocabulaire musical imposé par l’époque. Entre
les vagues chorales et les profondeurs troubles des airs, un torrent emporte
tout dans ce drame à la fois rituel et intime, celui du sacrifice au nom de la
foi et de la pureté. Beaucoup de grâce pour peu de prouesses : une aventure
gratifiante à coup sûr, pour l’interprète comme pour l’auditeur. Riche d’une
douzaine de versions, la discographie reste dominée par la captation (vidéo)
live à Glyndebourne de la mise en scène réglée par Peter Sellars, William
Christie dirigeant l’Orchestra of the Age of Enlightenment (DVD Warner, 1996).
Ni Christie (en studio) à la tête des Arts Florissants, ni Harnoncourt, ni
McCreesh ne remplacent la puissance du spectacle et une distribution superlative
– Upshaw, Daniels, Olsen, Croft, Hunt. Cette nouvelle proposition de Ralf Otto,
qui ampute l’oeuvre d’environ une heure de musique par la suppression d’airs ou
de da capo, voire de scènes entières, n’apporte pas grand-chose. Si l’élan
vigoureux du geste permet à la partition de déployer ses charmes, les textures,
la ligne, les transitions reçoivent peu d’attention. Le Choeur Bach de Mayence
rayonne sans changer de lumière ou d’articulation – exception notable, « He
saw the lovely youth », remarquablement dramatique. Parmi les solistes
également, le relief nous manque. La délicatesse d’Hana Blazikova possède peu de
nuances, que les premières mesures de « Fond flatt’ring world »
épuisent déjà, et l’exclamation sur « Oh, worse than death » fait
modérément frissonner. Autour d’elle, des chanteurs honnêtes mais sans éclat –
Irene aux couleurs tièdes, Didymus en mal
d’ardeur – se
laissent porter par la beauté de l’oeuvre plus qu’ils n’y impriment leur marque.
Pour une Theodora bouleversante, retour au duo Christie/Sellars, et pour
rendre justice à Otto, rappelons son extraordi-naire Oratorio de Noël,
disponible au sein de nos Indispensables. |
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