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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Gaëtan Naulleau
Lully donne le ton avec l’Ouverture des
Plaisirs de l'Île enchantée (1670), curieusement plombée par des percussions
‑ faut‑il vraiment que le CMBV cautionne un maquillage à la mode, historiquement
incongru ? L'absence de Campra est un vrai souci dans une galerie qui vaut
surtout par sa portée pédagogique. Un oubli ? Plutôt le symptôme d'une sélection
très personnelle, dont le centre de gravité tombe en 1750. D'avant Hippolyte
et Aricie (1733), nous aurons droit à dix minutes, sur une heure trente.
Apprécions pourtant cette orientation vers une période qui a toujours réussi, au
disque, à la fine sensibilité de György Vashegyi, et qui permet de multiplier
les tableaux avec soliste(s) et choeur. Le plus étonnant sera la fresque
bacchique lancée en chaconne puis développée,
dix minutes durant, par Pancrace
Royer (Le Pouvoir de l'amour, 1743). La scène avec orage de Colin de
Blamont (Zéphyre et Flore, 1737) vaut aussi le détour, mais l'excellent
choeur hongrois, une fois n'est pas coutume, y court après les notes.
Pièce la plus
tardive au programme, les Songes d’Atys (1780) nous montrent Piccinni
coulant une musique charmante sur les vers de Quinault un siècle après Lully.
Mais 1779 pose un jalon autrement emblématique, avec Gluck et trois numéros de
son Iphigénie en Tauride ‑ emploi que Chantal Santon‑Jeffery, animée par
une déclamation énergique mais figée quand « Ô malheureuse Iphigénie »
appelle aussi le flux de la ligne, aurait dû avoir la sagesse de s'épargner. La
scène de La Princesse de Navare, plus tendue qu'héroïque, la montre
également à ses limites. D'une plage à l'autre, Thomas Dolié en impose avec une
véhémence plus maîtrisée que nuancée. Emöke Barath domine sans peine le trio par
sa qualité de timbres et sa distinction, qui lui confèrent une étoffe tragique
inattendue dans les pleurs de Télaïre (Castor et Pollux). |
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