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Diapason # 666 (03/2018)
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Alpha
ALPHA356



Code-barres / Barcode : 3760014193569

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Analyste: Loïc Chahine

La cantate française est intimement liée au nom de Clérambault, qui signe les deux « tubes » du genre les plus couramment joués et enregistrés à notre époque, Orphée et Médée. Pour ce deuxième opus discographique, l'ensemble A Nocte Temporis et Reinoud Van Mechelen, l'une des hautes‑contre les plus prisées de sa génération, ont retenu trois cantates peu connues et le tableau tendre et tragique de Pyrame etThisbé, dont Jean‑Paul Fouchécouri (HM) et Gérard Lesne (Virgin), ont déjà fait leur miel. Le reste nous promet des émotions plus modérées. On découvre L'Amour guéri par l'amour (le début de son premier air évoque « Faut‑il qu'Amarillis périsse » dans Le Berger fidèle de Rameau) et Le Jaloux, où un banal texte amoureux donne l'occasion d'airs où s'épanchent tantôt une richesse harmonique inattendue, tantôt une grâce toute française. Apollon, cantate pour la paix, dédiée au roi, voit un « berger des bords de la Seine » élevé au Parnasse pour   chanter la gloire de Louis XIV, occasion pour Clérambault de signer quelques pages tout en nuances et en évocations, dont la saisissante Symphonie initiale.

Et quel somptueux écrin pour la cantate française! Rarement elle aura bénéficié de tant de séductions plastiques. La discographie accorde en effet une large place aux diseurs et diseuses autour de qui s'arrange un accompagnement d'allure plus ou moins âpre. Ici, les interprètes font l'inverse: tout n'est que chatoyance. On admire le soutien des valeurs longues, voire leur tension qui flatte les dissonances, rappelant que la cantate française se veut l'héritière, à sa manière, de son homologue italienne. On se délecte du digne continuo de Benjamin Alard, sans esbroufe, et du beau son de viole de Myriam Rignol.

La légère acidité du violon d'Emmanuel Resche équilibre la molle douceur de la flûte d'Anna Besson, les deux dessus osant même parfois des unissons bienvenus.

Reinoud Van Mechelen s'écoute‑t‑il un peu trop chanter ? Mais le timbre, somptueux, se colore sans préjudice pour la diction du texte, et trouve dans la nuance un resssort de l'intensité. Tout est élégance, équilibre, retenue. Et quand arrive, en fin d'album, Pyrame et Thisbé, le drame reprend ses droits.                        


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