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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Guillaume
Bunel Enregistrer deux disques entiers de messes d'un compositeur totalement inconnu des non spécialistes, voici un choix pour le moins audacieux, qui fait honneur au jeune ensemble belgo-allemand ainsi qu' son label, dans la lignée de deux programmes Gombert (Fra Beernardo, 2016-2017). La découverte est de taille. Loin d'être une figure marginale, Bauldeweyn fut, sans le moindre doute, un musicien de premier ordre dont les oeuvres furent copiées et diffusées dans toute l'Europe longtemps après sa mort, et jusqu'au dernier tiers du XVIe siècle. Cette évidence s'impose à l'écoute des quatre messes réunies sur cet enregistrement : le premier, semble-t-il, intégralement dédié au composi-teur. On y découvre en effet un contrapuntiste habile, dont les traits stylistiques rappellent parfois certains prédécesseurs: Ockeghem, et son goût pour des textures fournies; Josquin, Pierre de La Rue, et leur prédilection pour les structures canoniques. Bauldeweyn fait preuve d'une grande inventivité, convoquant de manière personnelle certaines techniques éprouvées. Traitée en cantus firmus dans la messe éponyme, la séquence mariale Inviolata n'est pas énoncée à l'identique au sein de chaque mouvement, mais déployée de sorte qu'elle en « chevauche » plusieurs. Ce choix, très peu courant, confère à la messe une forte cohérence, tout en offrant un large espace pour renouveler le discours musical, et caractériser chacune des sections. La Missa Myn liefkens est encore plus originale. À première écoute, elle semble s'apparenter à une messe paraphrase (elle cite, à toutes les parties, des éléments tirés d'une mélodie profane préexistante). Mais une étude plus attentive a pu permettre aux spécialistes d'y déceler des fragments de trois arrangements polyphoniques de la même chanson, transmis par d'autres sources. La messe constitue ainsi comme un vaste patchwork, agglomérant de courts extraits d’oeuvres antérieures. Hormis une intonation par moments perfectible, les six interprètes possèdent toutes les qualités requises par ces pages exigeantes. Une sonorité d'une grande plénitude, sans pour autant de complaisance dans la beauté du son ; un sens très précis du phrasé, qui sait allier l'aisance à une grande sûreté. Mais, rien à faire, on ne s'habitue pas aux illustrations des jaquettes, par le duo d’artistes Muntean/Rosenblum. Visent-elles à rajeunir un répertoire austère ? à l'enjoliver d'un pas de côté « arty » ? Ces photomontages improbables suscitent surtout la perplexité, tant par leur laideur que par l'absence totale de lien avec le contenu des disques. |
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