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Diapason # 666 (03/2018)
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Psalmus
PSAL028



 

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Xavier Bisaro
 

Vedette des tribunes parisiennes comme du Concert Spirituel, Balbastre est surtout fameux pour... tout ce qu'il n'a pas laissé à l'écrit ! A l'instar de ses brillants collègues Rameau (qui fut son professeur) ou Armand‑Louis Couperin, l'orgue lui servait avant tout à improviser pour alterner avec la voix des chantres, comme pour soulever les fidèles avides de Judex cruderis terrifiants ou de noëls virtuoses. Les oeuvres publiées par les organistes de la fin de l’Ancien Régime sont donc peu nombreuses, et souvent trop formatées pour rendre compte de leur talent.

Mais Balbastre échappe à la règle en raison du recueil manuscrit qu'il laissa alors qu'il était au service de la cathédrale de Dijon. C'est dans ce livre que Pauline Koundouno‑Chabert a l'heureuse idée de puiser pour mieux faire entrevoir un compositeur au style expressif et à la science sûre. Après avoir entendu ces fugues, qui pourrait encore soutenir l'idée d'un déclin de l'orgue français sous Louis XV ? l’autre versant du programme évoque le maître de musique que fut aussi Balbastre, avec quelques‑uns des noëls gravés en 1770 « pour le clavecin et le forte piano » : dénués du pouvoir évocateur de ceux de Daquin, moins inventifs que ceux de Beauvarlet‑Charpentier, ils alignent d'aimables variations empreintes, pour certaines, de la délicatesse des romances à la mode. Ce répertoire contrasté trouve en Pauline Koundouno‑Chabert une interprète attentive en tout ou presque... Les caractères bien affirmés de chaque pièce comme les détails du phrasé font vivre cette musique, y compris lorsque le formalisme de la variation la dessèche quelque peu.

L'orgue de Saint‑Félix, étonnamment ignoré au disque, ajoute à l'entrain général grâce à ses anches rondes et promptes à parler. Quand autant d’éléments sont réunis, on ne peut que rester perplexe devant quelques détails assombrissant le tableau. Croches égales, registrations souffrant de mélanges « creux », utilisation envahissante du plein‑jeu (dont l'orgue du Concert Spirituel était dénué, car non nécessaire en dehors des versets sur cantus firmus) et un soupçon de raideur dans la conduite des mélodies brident l'enthousiasme à l'écoute d'un disque qui, malgré tout, rend justice à un compositeur célèbre et méconnu à la fois.                
 


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