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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Philippe Ramin Instruments de méditation propres à l’ère élisabéthaine, les sept déclinaisons de la pavane Lachrimae parlent aussi d’une mélancolie plus contemporaine à l’interprète moderne. Le nombre et la diversité des propositions discographiques, depuis une dizaine d’années, signale la bonne santé de la musique ancienne aujourd’hui – on y trouvera difficilement un « dogme » ou une sensibilité dominants. Certains adoptent un ton distancié, une parole pleine de retenue propice au recueillement. La belle réalisation de Sitfast (Evidence) oeuvrait dans ce sens ; l’équipe de Phantasm laissait à l’opposé parler les cœurs et entrer les danseurs (Linn, Diapason d’or). L’ensemble canadien Les Voix Humaines, réuni depuis 1985 autour de Susie Napper et Margaret Little, accueille pour l’occasion le merveilleux luthiste britannique Nigel North, mémoire vivante du renouveau de la musique ancienne en Angleterre. Ils composent ensemble un portrait particulièrement complet de Dowland, musicien que nous savons en rupture avec son cadre social et religieux, à la fois hautain et ingénu comme le souligne Claude Chauvel (Luths et luthistes en Occident). Une ornementation foisonnante et subtile dépeint les « larmes vraies » (Lachrimae verae), tandis que s’étire un contrepoint tendu à l’extrême (Lachrimae tristes). Les contrastes de gaillardes solaires (The Earle of Essex, tirée de Can she excuse my wrongs) et l’élégante tournure des allemandes (M. George Whitehead) sont nettement dessinés. Le choix de doubler au luth la ligne soprano (comme hier Elizabeth Kenny avec Phantasm) fonctionne à merveille. Un trait lumineux semble guider et contenir un contrepoint à la dangereuse opulence. La réalisation technique est impeccable. Unis dans une large respiration et un lâcher-prise remarquable, les interprètes atteignent à un grand degré de raffinement rythmique. L’aura du poète musicien Nigel North n’est pas étrangère à la magie du projet. |
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