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Diapason # 668 (05/2018)
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Arcana
A441
  


Code-barres / Barcode : 3760195734414
 

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Analyste: Sophie Roughol

Combien de disques faudrait‑il pour une intégrale des cinquante et un psaumes publiés à Venise, de 1724 à 1726, par le contemporain - et rival obstiné ‑ de Vivaldi ? Michel Corboz en gravait jadis sept (un double microsillon Erato jamais réédité), Pal Nemeth deux (Psaumes 14 et 17, HM), le jeune René Jacobs se penchait, à Bâle, sur le monumental 50 (DHM), puis Cantus Cölln en livrait cinq (3, 10, 40, 44 et 47, HM) Jean-Christophe Frisch trois (10, 14 et 21, K617) et Voces 8 quatre encore 32,46,50, Signum). Guido Balestracci, dirige le petit collectif depuis sa viole, évite les doublons (hormis le radieux 14 pour soprano).

Patricien de Venise, dilettante érudit, Marcello défiait la légèreté vénitienne avec ce monument déroutant, à la fois immense et intime (par les effectifs requis), docte et séduisant. Ses huit volumes de méditations spirituelles (sur des paraphrases poétiques en langue italienne) se référaient à la musique monodique des « Anciens », exact opposé de la vanité prétentieuse et boursouflée d'effets qu'il dénonçait dans son fameux pamphlet. Seuls les cantors juifs de Venise le fascinent, fidèles au rite et à la parole. C'est donc à la « musique de David » qu'il emprunte les mélodies synagogales insérées çà et là. Ce faisant, il réduit le décor à une harmonieuse épure.

Guido Balestracci l'aborde « avec la réflexion que l'on chante à Dieu des choses divines ». La préface appelle des « Musiciens virtuoses, ayant une juste mesure du temps, un soutien de la voix parfait, une clarté de prononciation des mots bien articulés, et une intonation juste » : la mission est accomplie avec Caroline Pelon et Mélodie Ruvio. Marcello souhaite un « ripieno nombreux et proportionné de différentes basses » : Balestracci impose son instrument de coeur, une basse de viole miroir et égale de la voix, orante et éloquente, joue sur les timbres de ses comparses de L'Amoroso (violoncelle, violone, théorbe et claviers, et violes passant dans l'aigu pour le Psaume 21 avec « violette »). Une belle sonate pour violoncelle et viole de gambe de l'Opus 2 fait d'ailleurs office de portique. Suivre le texte de la méditation s'impose pour s'imprégner de cette éloquence exigeante et raffinée.

 


 

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