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Diapason # 669 (06/2018)
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Channel Classics
CCSSA40318




Code-barres / Barcode : 723385403180

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Olivier Fourés
 

« Four Seasons »
 

Un nouveau Diapason d'or pour Rachel Podger et sa bande jouant Vivaldi: voilà tout sauf une surprise, mais un joli coup de théâtre, quand les sempiternelles Quatre Saisons nous font rêver, sourire et frémir comme au premier jour !

Pour enregistrer encore Les Quatre Saisons, mieux vaut avoir une très bonne raison. Rachel Podger a tout prévu. Elle annonçait il y a longtemps déjà qu'elle ne s'y frotterait qu'après s'être longuement imprégnée des autres grands opus vivaldiens. Une salutaire démarche d'émancipation, dans ce tube vite saturé, chez les interprètes paresseux, de banalités pittoresques et de tics devenus ... tradition. La violoniste britannique a pris tout son temps, et glané sur le long chemin des Diapason d'or pour chaque album Vivaldi, depuis la miraculeuse Stravaganza de 2002. Puis La cetra et L'estro armonico ont pavé la route jusqu'au quatrième (et dernier) opus à titre de Vivaldi, ce Cimento dell'armonia e dell'invenzione (1725), dont Les Quatre Saisons constituent le premier tiers. Est‑ce pour des raisons économiques qu'elle ne grave pas, cette fois, le recueil entier ? Hélas, Mais réjouissons‑nous des trois délices ajoutés en complément : douceur évanescente du Riposo, ambiguïtés de L'amoroso, virtuosité dévastatrice du mythique Grosso Mogul, avec son extraordinaire fantaisie pour violon seul, dont la version dédiée à Pontoti (cinq minutes !) reste méconnue. Enfin une alternative aux divins exploits de Giuliano Carmignola (Divox)!

L’amour du rIsque

La forme d'évidence qui promet à ces Saisons une place d'honneur dans la discographie nous ferait presque oublier tous les risques qu’y prend Rachel Podger. Risques techniques et plus encore musicaux : elle approfondit les atmosphères, caractérise éléments et personnages (quels coups de fusils, mouches, relents d'alcool et frissons !) sans disséminer l'élan expressif. Et pourquoi ne pas débuter forte l’Hiver ? pourquoi ne pas laisser s'éloigner finalement la tempête de l’Été ? Enfin une musette avec sourdine (« con sordini » !) qui teinte l'enthousiasme printanier d'une douce mélancolie.

Podger sent combien l'orchestre est essentiel dans ces pages. S'il s'en tient à un seul instrument par partie (comme lors de la création à Mantoue par Vivaldi et quelques acolytes), son magnifique Brecon Baroque maîtrise une palette impressionnante. Saluons au passage l'alto de Jane Rogers, qui découvre souvent de remarquables dimensions émotionnelles (coups de pied de l’Hiver), ou le continuo qui sait se dégager du rythme de la basse pour exploiter les nappes harmoniques. S'il est permis de rêver une ornementation plus volubile dans le mouvement central du Printemps, on touche néanmoins à la grâce dans celui de l’Hiver, où triomphe le bien-être contemplatif. Excellente idée aussi de revenir à mi majeur avec Il riposo (même tonalité que le Printemps) après le fa mineur glaçant de l’Hiver.

Parmi les interprètes vivaldiens, Podger est décidément l'une des plus remarquables. Qui sent mieux quelle (et son petit collectif) le swing des danses truffant cette musique ? Rappelons‑lui simplement qu’après les « grandes » collections imprimées, quelques autres centaines de « petits » concertos du prêtre roux rêvent de se glisser sous son archet. 


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