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Diapason # 670 (07 - 08 /2018)
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MDG9092064



Code-barres / Barcode : 60623206462

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Analyste: Jean-Philippe Grosperrin

Mary‑Ellen Nesi a commence sa carrière discographique avec George Petrou dans de très remarquables intégrales Handel (Tamerlano, Arianna) mais c'est surtout depuis sa participation au Trionfo di Cielia de Gluck (MDG, 2012) que l'interprète montre un beau mûrissement, encore récemment en Arminius du Germanico de Porpora (cf. no 666). Son mezzo typé, s'il n'est pas le plus voluptueux ni le plus véloce, se distingue par sa franchise, le naturel de son émission (avec un grave sans esbroufe), enfin par les vertus de sa dignité, précieuses dans cette galerie bien contrastée d'héroïnes grecques qu'enrôla l'opéra italien du XVIIIe siècle ‑ le programme est pour moitié inédit, avec trois  Hasse de grand ton (Orfeo, Issipile, Irene), notamment l'air londonien d'Eurydice, fertile en ruptures véhémentes.

Face au charmant gazouillis de Simone Kermes dans l'Andromeda liberata de Vivaldi et consorts enregistrée par Andrea Marcon (Archiv), « Lo so, barbari fati » (désormais, attribué à Porpora) impose ici une stature, un poids des couleurs et du verbe, avec un orchestre plus assis, qui donne au morceau un caractère tout autre. « Caro, son tua così » dans L'Olimpiade de Paisiello (1793) persuade, à défaut de caresses, par sa simplicité pénétrante, de même qu'à l'autre extrémité du siècle l'air décanté, distingué, que procura Fiorè pour un Pirro à Bologne.

Les prières de Déjanire (Hercules de Handel) et d'Alceste (le Gluck viennois de 1767), honnêtes absolument, sont moins modelées et variées dans leurs phrases que par Anne Sofie von Otter, mais le timbre plus dense de la mezzo grecque, la beauté dépouillée de son chant en dialogue avec les bois entêtants de l'Armonia Atenea, ont de quoi séduire ‑ comme d'ailleurs l'autre air d'Alceste (« Spera, si » dans I'Admeto de Handel). Mary-Ellen Nesi bute surtout sur les fulminations de Medea (Teseo de Handel), privées d'accroche dans les mots (avec des scories d'ailleurs), sans imagination conquérante, quand la prudence des vocalises se retrouve dans un orchestre presque hésitant d'allure.

Si « Du trouble affreux » de la Médée de Cherubini est complètement exogène dans ce paysage, avec de surcroît un clavecin absurde, son intérêt est de proposer une incarnation sans histrionisme, très stylée et dominée vocalement, poignante par sa concentration et son coloris, avec l'avantage (comme pour le Gluck) des timbres anciens – à quand une intégrale philologique de cet « opéra-comique » de 1797 ? Malgré ses fléchissements, un bel album qui honore la simplicité d'une artiste discrète mais personnelle.


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