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Diapason # 671 (09 /2018)
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Alpha
ALPHA361



Code-barres / Barcode : 3760014193613

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine

Enfant terrible du luth, qui capte vite l'oreille depuis le continuo des Arts Florissants ou de la Cappella Mediterranea, et qui osait en 2013 un Dowland rhapsodique en diable (Alpha, cf. no 614), Thomas Dunford présente un tout autre vi­sage avec ce récital Bach gravé alors qu'il passait le cap des trente ans et montait un ensemble avec son ami Jean Rondeau : Jupiter.

Au programme, la Suite pour violoncelle no 5 arrangée « pour la luth » (sic) par son auteur (sous le numéro BWV 995), et deux transcriptions de l'interprète: la première des six Suites et, empruntée cette fois au violon, la Chaconne de la Partita BWV 1004 ‑ isolée, comme dans l'album Bach de Rondeau, alors que le minutage permettait de jouer la Partita entière. Le choix de l'instrument interroge : l'archiluth est étrange chez Bach, où Hopkinson Smith (Naïve), Paul O'Dette (HM) et consorts préfèrent un luth baroque accordé en ré mineur (l'instrument de Weiss), ou parfois un théorbe allemand.

Plus surprenante encore, la suavité continuelle dans laquelle Dunford installe quasiment toutes les pièces, loin du jeu si libre, expressif, fantaisiste, voire fantasque, qu'on lui connaît par ailleurs. Le passage au luth, certes moins sonore dans ces oeuvres que le violoncelle ou le violon, ne justifie pas à lui seul (réécoutons seulement les deux versions précitées) une atmosphère douce‑amère, où le récit se complait parfois à la mollesse. La densité de l'écriture et la diversité de ses tensions se diluent dans une méditation mélancolique.

Écoutons le début de la Suite BWV 995: la technique est impeccable, les traits fusent, Dunford file sans chercher à éblouir, mais cette aisance l'affranchit de toute urgence, de toute profondeur. L’Allemande qui suit manque de direction.

On trouvera les plus beaux moments dans la partie en majeur de la Chaconne, où le luthiste varie les couleurs et cherche la lumière – mais que la fin de la pièce est poseuse! ‑ ou encore dans le dépouillement perlé de la Sarabande BWV 995.

C'est quand il s'approche du « Calme dans le demi‑jour » que Dunford nous parle de la voix la plus pénétrante.         

 

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