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Diapason # 672 (10 /2018)
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Alpha
ALPHA408




Code-barres / Barcode : 3760014194085

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Analyste: Gaëtan Naulleau

La discographie du dossier Couperin, en septembre, s'ouvrait sur une surprise: les albums les plus brillants des quinze dernières années ont en commun de ne pas livrer les pièces de clavecin par ordres entiers; comme toujours ou presque, mais de piocher dans les quatre Livres les étapes d'un parcours inédit. Pierre Hantaï, Aline Zylberajch et Blandine Rannou pouvaient ainsi se concentrer sur leurs compositions favorites, et surtout sur celles dont le propos expressif leur apparaissait le plus clairement - rien n'est moins évident chez Couperin. Ces menus maison prennent, en contrepartie, le risque de transitions grippées. Si elles sont rares dans l'album d'Olivier Fortin (plages 2/3, 6/7), son agencement, aussi harmonieux soit‑il, est loin de mettre chaque nouvelle page en valeur avec l'ingéniosité d'Hantai.

Le claveciniste canadien, souvent applaudi en duo avec Skip Sempé ou dans son ensemble Masques, suit l'idée que Rannou déployait sur deux disques: les huit préludes de I’Art de toucher le clavecin balisent le parcours et cristallisent des groupements par tonalité. Ils montrent Fortin particulièrement inspiré, notamment dans un merveilleux Prélude en la. C'est aussi dans leurs rythmes plus malléables que l'interprète trouve la meilleure adéquation avec la matière opulente de son instrument. Le « faux Lefebvre », que le facteur Martin Skowroneck et Gustav Leonhardt se sont amusés à présenter comme un original de 1755 avant de dévoiler le canular, nous enrobe de ses lignes larges, de ses basses de violoncelles et bassons à l'unisson (La Lugubre, Passacaille), de son médium de velours rouge, mais pèse sur des Chérubins trop en chair et glisse des charentaises à La Pantomime, qui n'en demande pas tant. Hypnotique dans Les timbres, sa longueur sonore, que les micros auraient peut‑être pu négocier différemment, ne flatte ni l'effervescence du Tic‑Toc‑Choc ni des Ombres errantes trop lisses ‑ Scott Ross nous y montrait l'avantage d'un jeu plus articulé pour cultiver, sur ce socle, l'incertitude et le trouble.

Ramiste bluffant dans les Pièces de clavecin en concert (2010, Diapason d'or), Fortin se révèle ici moins audacieux ‑ mais rate son coup quand il force les contrastes d'une Couperin fragmentée. La nonchalance étudiée qui unifie l'album profite, outre les préludes, à I’Enchanteresse, parfaite, ou La Bersan. En tomber de rideau, l'extravagante et noire Passacaille en si mineur y trouve moins son compte. Son déploiement grandiose semble un collage... et pourtant l'oreille se régale. Quelle palette, quels moyens !

 

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