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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie Bigorie
Afin d'élargir le propos dramatique, Forni introduisit les figures de l'Amour terrestre et de l'Amour céleste (représentant le mal et le bien), croisant le fer pour le salut de l'âme de Madeleine... ce qui n'est pas sans évoquer le fondateur Rappresentazione di anima e di corpo (1600) d'Emilio de'Cavalieri. La musique, façonnée en récitatifs et arias da capo, semble tenaillée entre l’exaltation des sentiments et l'expression de la foi, ce qui fait dire à Vincent Borel, auteur de là pénétrante notice, « Baroque,oui, mais sévère ». Sachons gré à Damien Guillon, vingt ans après l'enregistrement pionnier de René Jacobs (Harmonia Mundi), de nous convier à son Banquet céleste sans oublier d'avoir les pieds sur terre: les mélodies issues de rythmes de danses, les ritournelles aux cordes, divisées en cinq parties, les échappées remarquées du violoncelle (instrument que le compositeur pratiquait épisodiquement dans l'orchestre de San Marco), les phrasés tour à tour suaves ou saccadés selon la tournure prise par les affects, sont réalisés avec un panache de tous les instants. L’on ne ménagera pas notre enthouiasme côté voix: la prononciation à la fois raffinée et sensuelle d'Emmanuelle de Negri trouve les accents de la passion, fort d'une projection plus opératique que Maria‑Cristina Kiehr; la Maddalena de Jacobs. Les fins de phrases évaporées de Maïlys de Villoutreys composent une Marta d'une sensibilité à fleur de peau face au ton comminatoire de Riccardo Novaro en pharisien. Impossible, enfin, de passer sous silence l'incarnation suffocante du contralto Benedetta Mazzucato en Amour terrestre. La nouvelle version de référence de cet authentique chef‑d'oeuvre de l'oratorio baroque. |
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