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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Passionnante, l'anthologie mêle des compositions polyphoniques de la fin de la Renaissance, tant profanes que sacrées, italiennes qu'anglaises, sur des poèmes d'inspiration atrabilaire et au langage musical hardi. Toutes ces pièces relèvent de l'esthétique précieuse et excentrique de la musica reservata: en témoigne la saisissante progression chromatique de Solo e pensoso de Marenzio, ou encore le dense contrepoint à six voix, au charme hypnotique, de Draw on, Sweet Night de Wilbye. L'incontournable Gesualdo (déchirant Mercè grido piangendo) est judicieusement confronté à ses modèles, Pomponio Nenna (vertiges chromatiques sur La mia doglia s'avanza) et Luzzasco Luzzaschi :deux auteurs majeurs dont les madrigaux polyphoniques sont hélas bien rares au disque. Jourdain sait assortir harmonieusement, dans la trame contrapuntique, des voix aux couleurs très différenciées, cristallines ou plus ténébreuses, au vibrato plus ou mois marqué. Et toujours il imprime une forte direction au discours et aux mots: cette mélancolie‑là n'est pas un état passif, encore moins une abstraction esthétique, mais un cheminement de l'esprit. Le programme est malicieusement ponctué par des interludes instrumentaux aux sonorités mystérieuses, mêlant violes, cornet et serpent : une séduisante diversité sonore intelligemment mise au service d'un répertoire aussi exigeant que fascinant. |
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