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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Gaëlle Le Dantec VOYAGE SUR SATURNE Geoffroy Jourdain et ses Cris de Paris proposent une anthologie intelligente de madrigaux et motets autour de la mélancolie. Depuis la « bile noire » d'Hippocrate, la mélancolie s'est métamorphosée en Sehnsucht, spleen romantique, blues, maladie psychique et même en planète menaçante dans l'imaginaire d'un cinéaste contemporain. Dans l'Europe humaniste, à la jonction des XVIe et XVIII, siècles, la mélancolie est d'abord une réflexion sur les vanités du monde qui irrigue toute la pensée des artistes. Elle est l'essence même de leur création. Pour« trouver du plaisir dans la méditation même de ce qui cause ses peines » (Trévoux), il faut se donner du mal. Les Cris s'en sont visiblement donné! Après des nuits de déchiffrage d'un vaste corpus d'oeuvres sacrées et profanes, italiennes et anglaises, les artistes ont progressivement trouvé ce qu'allait devenir Melancholia. Sur des poèmes élisabéthains, des versets du Repons des ténèbres ou des Sonnets de Pétrarque, les Cris enchaînent, selon différentes petites formations, un ou deux par voix a cappella, madrigaux et motets de Gesualdo, Gibbons, Marenzio, Nenna, Wilbye, Byrd, Weelkes, Tomkins ou Luzzaschi. Un panorama dissonant et chromatique, hérissé d'harmonies mystérieuses, d'excentricités sonores : ces sublimes durezze (duretés), caractéristiques de l'époque. Ce goût expérimental s'assimile aux cabinets de curiosités, comme le rappelle Geoffroy Jourdain dans le livret extrêmement nourri et soigné. Une autre excellente idée a été de ponctuer ce cheminement poly-phonique de quelques respirations instrumentales, principalement de Byrd, avec violes, serpent et cornet. Les replongées en apnée dans l'intensité des contrepoints n'en sont que plus saisissantes. Les Cris de Paris n'ont rien à envier à des références majeures comme le Hilliard Ensemble, qui a gravé la plupart des pièces de ce programme, et auquel, peut‑être, implicitement ils rendent hommage. Il se dégage en tout cas de ce disque une force nouvelle, en particulier dans la densité vocale, superbe, et la remarquable conduite des voix. Une magnifique anthologie de dissonances : ça frotte, ça pique, ça brûle, ça chante et ça fait du bien là où ça fait mal. |
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