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Diapason # 673 (11 /2018)
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Linn
CKD594




Code-barres / Barcode : 691062059428

 

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine

Laurence Dreyfus et sa bande sautent directement des miniatures savantes et volontiers bizarres de Christopher Tye, né en 1500 (cf no 666), à l'autre extrémité du répertoire pour consort. D'un Siècle à l'autre, les ressorts de la polyphonie sont devenus plus réguliers, et les gestes codifiés de la danse ont pris l'ascendant sur l'abstraction des fantaisies. Phantasm se tourne donc vers Matthew Locke, mieux connu par sa musique de scène pour La Tempête.

L’album ajoute deux canons et deux Suites à trois violes aux six Suites de Consort of four parts gravées en 1993 par Hespèrion XX (Astrée). Là où Savall et son équipe s'imposaient par leur concentration, leur intensité et la plénitude des textures sur une basse opulente, Phantasm se distingue par des lignes affinées (la basse économisant ses résonances) et une vision plus extériorisée, plus spectaculaire. On trouverait difficilement deux approches plus contrastées: de teinte, de ton, de respiration, de « centre de gravité » polyphonique.

Les quatre archets de Phantasm regardent vers le baroque et se régalent d'accents vifs. Pas question pour autant de perdre de vue qu'on peut percer jusques au fond du coeur (écoutez le début de la première Fantaisie en mineur). Comme les dynamiques des quatre violes sont senties, porteuses ‑ et nourries par le théorbe d'Elizabeth Kenny ! On se croirait dans un ballet (Courante en fa majeur), dont l'agilité profite au chant ‑ comment résister à tel ou tel Ayre auxquels ne manquent que les paroles ?

Quand le théâtre s'invite à la fête, c'est avec une délicatesse souriante et délicieuse (Sarabande en fa ma­jeur). Phantasm tire du découpage des fantaisies en épisodes une dramaturgie millimétrée, qui nous fait glisser sans hiatus d'une scène à l'autre. La fière détermination du phrasé et l'énergie rythmique du dialogue ont leurs limites: la polyphonie, souvent dominée par le dessus de Laurence Dreyfus, présente moins de variété que chez Savall, et l'entrain affiché semble, à la longue, plus systématique que viscéral et diversifié. Mais à ce degré de perfection de facture, nos scrupules s'estompent devant notre admiration.


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