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Diapason # 676 (02 /2019)
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Arcana A452 CPO5551582
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Analyste: Philippe Venturini

 

Autrefois membre du Concert des Nations de Jordi Savall et impliqué dans ses enregistrements tant célébrés des Suites (Alia Vox 1990) et des Concertos brandebourgeois (Alia Voxl991), Alfredo Bernardini en propose à son tour sa vision. De l'ancienne équipe, il n'a convoqué que son complice hautboïste Paolo Grazzi avec qui il signe le texte de présentation: n'y filtre aucune révélation sur leur conception de l'interprétation. On remarque seulement que, comme dans la plupart des versions contemporaines, l'effectif se limite à un instrument par partie. Cette contrainte arithmétique permet naturellement une lisibilité optimale de la polyphonie. Se perçoivent en effet sans peine le violon piccolo du Concerto no 1, souvent caché derrière la paire de cors, l'équilibre entre les quatre solistes du Concerto no 2, les groupes de cordes des Concertos no 3 et 6. Est‑ce tout ? Non, bien sûr. Sans le moindre effet, sans prise de risque spectaculaire, sans métronome déglingué ni traits d'instruments surjoués, Zefiro signe une des versions les plus réjouissantes parues ces dernières années. Réjouissante par ce qu'il faut appeler, faute de mieux, son éloquence naturelle. Les cors gouailleurs du Concerto no 1 (Dileno Baldin et Francesco Meucci, tout simplement prodigieux) appellent aux plaisirs du plein air, rejoints par des hautbois narquois (irrésistibles trios, délicieusement ornés). L’ensemble rappelle qu'animer un mouvement ne signifie pas le cravacher (la souplesse des menuets) et n'interdit pas les nuances (le mystère de la Polonaise).

De même, les musiciens évitent de mener le Concerto no 2 au pas de charge sans pour autant le laisser lambiner mais ils savent aussi laisser paraître une pointe de mélancolie lors des oppositions majeur-mineur dans le premier mouvement. Et faire montre d'humour dans le finale (le jeu amusé des questions et réponses) comme dans le premier mouvement du Concerto no 3 qui semble ne jamais vouloir démarrer, sans cesse en bute à ces trois notes répétées à l'infini. Même si la Suite no 2, qui vient compléter les nos 1, 3 et 4 (Arcana, 2015), ne semble pas portée par le même enthousiasme, ce Bach reste lumineux malgré un diapason sombre (398 Hz) et témoigne d'un plaisir manifeste à faire de la musique, à la porter d'un même souffle. Quand on s'appelle Zefiro...

Après le soleil italien de Bernardini et son équipe, Concerto Copenhagen fait considérablement chuter la température. Mais ne mélangeons pas les cartes de géographie avec les partitions et n'oublions pas que Rinaldo Alesssandrini et Concerto Italiano avaient donné une lecture réfrigérée de ces concertos (Naïve, 2005) et que Il Giardino Armonico s'était montré peu amène (Teldec, 1996‑1997). Il n'empêche: comment ne pas juger compassé ce Concerto no 1 dans lequel ces cors policés, fantastiques dans Weber, semblent vouloir se fondre dans la masse et gommer les aspérités (les frottements de secondes, mesure 65 à 3'05) et le violon paraît si triste ? Malgré le secours d'une prise de son restituée en SACD, des tempos allants, des phrasés souples, cette version, également confiée à un ensemble restreint, ne parvient pas à se défaire d'une persistante expression d’abat­tement et de lassitude. On remet bien vite le cap au Sud.

 


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