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Diapason # 675 (01 /2019)
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Aparté
AP190



Code-barres / Barcode : 5051083140096

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Gaëtan Naulleau

Les formations autrichiennes et allemandes sur instruments anciens ne se bousculent pas dans la discographie de l' Opus 6 . Celle de Freiburg serait même la première à s'aventurer dans ces concertos grossos qui, par la mise en perspective des masses harmonieuses et des torsions ornementales, font des échos puissants à la Rome du Bernin. On sait (par des livres de comptes) que le compositeur a parfois disposé d'une somme de cordes pharaonique, dont Chiara Banchini et Jesper Christensen ont illustré la matière hors norme dans un album essentiel ( Diapason d'or ). Avec huit contrebasses (comme Bruckner à Berlin !), les rythmes mais aussi la morphologie de l'orchestre sont à repenser.

Les Freiburger coupent la poire en deux. Le groupe de cordes, sans prétendre au « grand-angle » de Banchini et Christensen, est copieux, avec trois contrebasses et deux violoncelles contre six violons I (hélas la prise de son, focalisée sur le brillant du concertino, minore cette opulence du ripieno). Une harpe s'invite auprès des deux luths et du clavecin au continuo, et surtout la palette s'enrichit par des vents. Cette option originale sinon inédite (Sardelli 1997, Tactus) est suggérée par quelques documents. Mais se rapportent-ils aux douze concetos publiés en 1714, ou au moins à des compositions similaires ? Gottfried von der Goltz s'en tient aux aménagements les plus commodes : une idée peu virtuose revient ici aux hautbois, les trompettes font leur entrée quand apparaissent enfin, au beau milieu d'un concerto, des arpèges de majeur. Ce coloriage pragmatique, ajusté par une équipe d'élite, nous aurait peut-être convaincu s'il servait la dimension majestueuse de ces musiques d'apparat. Banchini et Christensen l'avait magnifiée à grande échelle, mais aussi les Incogniti d'Amandine Beyer, dont l'effectif moyen se déployait dans des tableaux somptueux (ZZT, Diapason d'or ). Von der Goltz et son acolyte de toujours, Petra Müllejans, ne construisent pas ces concertos sur une respiration aussi profonde. Ils dominent le discours « par le haut » (le violoncelle du

concertino est d'ailleurs quasi inaudible) et s'en donnent à coeur joie dès la cadence greffée à l'entrée de l' Opus 6 no 1 . S'ils voient sur la partition le moindre contretemps, qu'ils s'empressent d'affûter dans les pupitres du ripieno, ils n'entendent pas la volupté harmonique propre à Corelli. L'énergie grisante et la perfection du jeu collectif auront leurs partisans – qui trouveront aussi leur compte dans la merveilleuse anthologie, un peu plus décontractée, de Tafelmusik (DHM).


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