Outil de traduction (Très approximatif)
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Analyste:
Jérémie Bigorie
Il est de meilleur argument de vente que la précision qui figure au verso du
coffret: « La version sans instruments concertants ». Imagine‑t‑on un discophile
se frottant les mains à l'idée d'écouter les Vêpres ainsi délestées de
leur apparat instrumental ? « Les ritournelles peuvent être jouées ou omises
selon ce que l'on veut », spécifie dans la partition Monteverdi : c'est
l'élément fondateur de cette entreprise, laquelle propose « une lecture
marquée par la tradition de la Renaissance ». L'oeuvre tire pourtant une
part de son originalité de la coexistence miraculeuse du stile nuovo et
du stile osservato. Aussi craignait‑on une version au rabais. C'était
sans compter sur le savoir‑faire, la profonde intégrité de Bruno Boterf et de
son ensemble Ludus Modalis, qui désamorcent les réticences de principe par leur
sens de la grandeur et des phrasés. Une réussite qui tient à l'harmonie entre la
radiographie de la partition et sa restitution sensible. La réalisation chorale,
épaulée par une chaleureuse prise de son, est simplement superbe. Au chapitre
instrumental, on notera la présence colla parte, d'autant plus prégnante qu'elle
est quasi continue, de l'orgue et l'appoint adventice du clavecin (tenu par
Jean‑Luc Ho), d'un cornet, d'un sacqueboute et d'une basse de viole. Réussite
relative, car les sections madrigalesques souffrent de cette conception
désincarnée trop centrée sur la polyphonie (Pulchra es, Nigra sum, Duo
seraphim). Mais on tendra une oreille attentive à cette proposition où
philologie rime avec esthétisme.
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