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Diapason # 676 (02 /2019)
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Harmonia Mundi
HAF8905306



Code-barres / Barcode : 3149020935781

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine

Airs sérieux et à boire ? On ne boit pas beaucoup dans ce deuxième volet des Arts Florissants, qui réunit une équipe presque identique au premier (Diapason d'or , cf. no 645 ). L'essentiel du programme trouve place dans l'intervalle entre le sérieux et l'aviné : le léger règne dans la Petite Pastorale H 479 et la Pastoraletta 1a H 492 de Charpentier (déjà gravée en 1996, plus vive et déliée ici) qui sert de fil conducteur. Les airs de Lambert (sept, tirés du recueil de 1689) et Le Camus (deux) sont ainsi distillés entre les scènes de la H 492 . A côté de pages connues (le célébrissime Vos mépris chaque jour de Lambert, ou Laissez durer la nuit de Le Camus, habité par Anna Rein-hold), le programme ménage des surprises, comme Sans murmurer qui se dépouille et avance vers le silence (second couplet a cappella, saisissant). Emmanuelle de Negri, incandescente, révèle la charge émotionnelle de Ah, que vous êtes heureux ! de Le Camus que Fouché-court n'avait fait que survoler avec Monteilhet (Fnac Music, 1994).

La réussite du disque tient aussi à son agencement. Comme La Fontaine, William Christie a dû se dire : « Même beauté, tant soit exquise, / Rassasie et soûle à la fin. […] Diversité, c'est ma devise. » A la pétulante scène 2 de la pastorale italienne succède l'air de Charpentier Tristes déserts par Reinoud Van Mechelen, admirable de retenue engagée. Ici une ritournelle de violon, d'autres fois la seule basse continue (avec le théorbe inventif de Thomas Dunford et la viole ardente de Myriam Rignol), là un solo, ailleurs un ensemble, et toujours avec un souci de varier qui renouvelle l'écoute et charme : le deuxième couplet de Vos yeux adorables ne conserve de vocal que le dessus, confiant les autres voix aux archets, et Amour, je me suis plaint cent fois fait alterner, au fil des reprises, deux sopranos (version originale) ou, transposant les dessus une octave en-dessous, deux ténors.

Ce fourmillement de détails ne nuit jamais au collectif, mais certains moments se complaisent dans une sorte de mollesse. Vous avez trop d'appas semble bien anecdotique au regard de ce qui précède, et le finale de la Pastoraletta a perdu en route la jubilation des impératifs festifs « godete, ballate, ridete, cantate ». Les deux seuls airs à boire (Moulinié) ont le flacon mais pas l'ivresse. Oublions le titre, et goûtons le versant « sérieux » d'une riche anthologie.


 

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