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Diapason # 677 (03 /2019)
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CPO 5550382



Code-barres / Barcode : 761203503827

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Loïc Chahine

Issu d'une grande famille de flûtistes et de facteurs qui ont contribué au renouveau de l'instrument à la fin du XVIle siècle, Jacques Hotteterre est parmi les premiers à publier de la musique qui lui soit destinée, et des Principes de la flûte traversière, ou flûte d'Allemagne (Opus 1, 1701). Contrairement à son contemporain Michel de La Barre, à qui l'on doit aussi des pages vocales, l'oeuvre de Hotetterre est purement instrumental: deux Livres pour flûte et basse continue (Opus 2 et 5), trois Suites de pièces à deux dessus (Opus 4, 6 et 8), un recueil de sonates en trio (Opus 3). C'est ce corpus qu'a enregistré en intégralité Camerata Köln, en le complétant par une partie des Airs et brunettes à deux et trois dessus avec la basse, tirés des meilleurs auteurs (1721) et quelques extraits de L’Art de préluder (Opus 7).

Le prélude de la première Suite de l'Opus 2 fait dresser l'oreille; jeu net, ornements soignés, caractères délicatement marqués : tiendrait-on enfin la version de référence qu'on attendait? Tandis que la flûte de Karl Kaiser (un modèle copié d'après ceux de Hotteterre, comme de juste) galbe les mélodies, le continuo a ce qu'il faut de présence pour chanter et soutenir, ce qu'il faut de réserve pour laisser la flûte au premier plan.

Camerata Köln fait le choix de varier l'instrumentation, confiant certaines Suites à la flûte à bec (et pourquoi pas, puisque Hotteterre la mentionne aussi et l'enseigne dans son traité ?) et même à la basse de viole (plutôt sèche et aux ornements mécaniques dans la troisième Suite de l'Opus 2) ou au clavecin seul. Cela devient particulièrement gênant quand l'instrumen-tation change à l'intérieur d'une même Suite: pourquoi passer, pour le seul dernier mouvement de l'Opus 4, des flûtes à bec, qui impliquent la transposition en mineur, aux violes, qui reviennent en si mineur et livrent une Passacaille monocorde où ils oublient de respirer (un comble dans une musique originellement dévolue aux vents). De même, la troisième Suite de l'Opus 8 est coupée en deux: une moitié pour les flûtes à bec, l'autre pour les traversières.

Les Sonates en trio op. 3, peu fréquentées, trouvent un bel équilibre entre les parties, même si certaines pages accusent les limites des flûtes à bec substituées aux traversières baroques (prélude de la Sonate no 2). L’apparition du violon dans la no 4, en revanche, explore de nouvelles couleurs, bienvenues (touchant Gravement initial).

Ces trois volumes ne constituent sans doute pas une référence définitive, mais une pierre essentielle à l'édifice Hotteterre.


 

   

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