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Diapason # 677 (03 /2019)
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Etcetera
KTC1635




Code-barres / Barcode :  8711801016351

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine

Alors que Couperin y oeuvrait dans le domaine instrumental, les goûts réunis trouvaient le chemin de la musique vocale dans les cantates. Jean‑Baptiste Morin en fait une affaire de principes dans la préface de son Premier Livre, et entend mêler « la douceur de notre chant français » aux « accompagnements plus diversifiés et sur des mouvements et la modulation [des] cantates italiennes ». Nous sommes en 1706, dans la première floraison éditoriale des cantates, dont Bernier et Clérambault sont les deux champions. Leur renommée ne doit pas masquer le relatif succès de Morin, dont témoigne la popularité de l'air conclusif de Circé, « Ce n'est point par effort qu'on aime. » Sur un texte de Jean‑Baptiste Rousseau (également mis en musique par Colin de Blamont), la mélodie de cet air est régulièrement reprise sur les théâtres des Foires et à la Comé­die‑Italienne de Paris. 

Le disque avait jusqu'ici oublié ce musicien de la cour du Régent, sur lequel Lautenwerk lève le voie. Animé par le théorbiste Giulio Quirici, le petit ensemble sert les partitions avec un enthousiasme que catalyse un continuo charnu et dynamique. Ainsi, la réalisation apporte des effets peut‑être un peu faciles mais payants, et le théorbe se joint au clavecin dans une aimable complémentarité. Qu'elle a fière allure, cette introduction du Naufrage d'Ulisse, où le basson d'Isabel Favilla s'invite à la fête ! Les danses extraites de L’Himen et l’Amour sont assez bien jouées pour ne pas donner l'impression d'un complément de programme anecdotique. Elles révèlent une veine mélodique charmante, choyée par la violoniste Noyuri Hazama.

Les moyens vocaux de Stefanie True ne sont pas les plus riches qui soient, et son chant, parfois instable, est pimenté par des notes ingrates, en particulier dans l'aigu. On relève quelques erreurs de diction
«( heureux‑z‑hasards », vraiment ?), dans le cadre d'une prononciation (dite) restituée. Mais l'essentiel est ailleurs. La soprano s'active, de concert avec Lautenwerk, à raconter quelque chose et à varier les couleurs. Le début du Naufrage d'Ulisse bénéficie d'un engagement et d'une rhétorique qui suffisent à nous captiver. Un peu plus de théâtre dans la cantate à trois voix Psyché et ses soeurs ne serait pas de trop ‑ la faute aussi aux deux chanteuses qui accompagnent True, bien pâles en caractères.


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