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Diapason # 678 (04 /2019)
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Alpha
ALPHA442




Code-barres / Barcode : 3760014194429

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Philippe Grosperrin

Pasticcio d'Ancien Régime, bis. Benoît Dratwicki renchérit sur les collages inattendus de son « Opéra pour trois rois » (cf. no 666 ) : voici trente-quatre extraits (la tempête d' Hippolyte & Aricie manque au sommaire), parfois inférieurs à la minute, pour une heure et quart que couronne la grande passacaille d'Armide de Lully. L'effet de saturation menace (les trompettes ont la gloire tenace au début), notamment dans l'enchaîne-ment de numéros de haute intensité : lamento et sorcellerie de Médée (Charpentier), véhémence de Circé (Leclair), tempête d'Alcyone , prison de Dardanus , fureur d'Althée (Les Muses de Campra). Manque le Thésée de Rameau pour ajouter :«Laisse-moi respirer, implacable Furie ».

La mosaïque de luxe était certes de bonne guerre pour célébrer en concert les trente ans du Concert Spirituel, mais l'écoute du disque déçoit voire irrite. L'Ouverture (
Titon & l'Aurore de Mondonville) donne le ton : terne, hâtive, sans joie, phrase peu articulée, rythmes en peine de distinction. Une impression de survol s'installe durablement, qui banalise l'expression par le curieux parti de jouer lié (prélude de l'acte IV de Scylla & Glaucus ). Dans « Lieux funestes », cette manière expéditive jusqu'au trivial met à la gêne Reinoud Van Mechelen, Dardanus admirable naguère pour Raphaël Pichon.

L'orchestre et le choeur (vers confus, piètres solos masculins dans Le Temple de la Gloire ) ne sont pas toujours à la hauteur de leur réputation, mais on entend surtout l'indifférence d'Hervé Niquet. Ni grandeur rituelle ni sensibilité dans la prière pressée de Déjanire ( Hercule mourant de Dauvergne, bien loin de l'intégrale de Christophe Rousset). Et à quoi bon révéler le monologue alternatif de Phèdre chez Rameau (« Espoir, unique bien ») si c'est pour qu'il ne nous dise rien ?

Karine Deshayes se taille la part du lion dans cette intrigue forgée, où une magicienne jalouse menace un couple princier. Son chant global, souvent  inintelligible, étiolé dans le grave, surexpose une inadéquation à ce grand style : déclamation vague (Médée !), expression superficielle ignorant les reliefs (Althée !), manque de mordant ou de brio (Scanderberg, Les Fêtes d'Hébé). Katherine Watson intéresse dans la découverte d'un air Régence ( Le Jugement de Pâris de Bertin de La Doué) mais dans le rondeau (abrégé) du Carnaval de Venise elle succombe à une comparaison avec Véronique Gens (album « Tragédiennes I »). Des inédits en petit nombre seront alors de faibles appas.


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