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Analyste:
Philippe Venturini
Huit ans après un premier disque consacré aux Cantates BWV35 et 170,
Damien Guillon et son Banquet Céleste reviennent en l'église réformée du
Bouclier, à Strasbourg. À la Cantate BWV54 attendue, dernière des trois
composées pour alto solo, les artistes ont préféré la célébrissime BWV 82
« lch habe genug », enregistrée par tous les barytons de la Terre, dans
une adaptation pour voix médiane. Outre Nathalie Stutzmann et Lorraine Hunt, de
nombreux contre‑ténors l'ont choisie : René Jacobs, Jakub Burzynski, Andreas
Scholl, lestyn Davis, Philippe Jaroussky et Bejun Mehta. Damien Guillon reste
néanmoins le plus convaincant, tant par la plénitude et l'homogénéité de sa voix
que par l'attention apportée au texte, sans la moindre affectation. Le hautbois
lyrique et tendre de Patrick Beaugiraud participe à cette douce méditation où se
mêlent félicité et appel à l'au-delà.
Autre surprise, le
choix de la Cantate BWV169 qui fait appel à un quatuor vocal pour le
choral final. Damien Guillon se montre à nouveau admirable de justesse, dans
l'expression du renoncement au monde comme dans la confiance en Dieu. Maude
Gratton retrouve l'orgue Thomas (2007) pour participer, activement, aux cantates
et conduire avec conviction l'impressionnante progression du Prélude et fugue
BWV543. Prise de son exemplaire de naturel d'Aline Blondiau.
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