Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 678 (04 /2019)
Pour s'abonner / Subscription information


Alpha
Alpha448




Code-barres / Barcode : 3760014194481

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Jean-Luc Macia

Damien Guillon est un artiste formidable et multi-carte, chanteur et animateur de son Banquet Céleste - comme Gérard Lesne jadis avec Il Seminario musicale. Il a attendu sept ans, après l'album qui réunissait les cantates BWV 170 et 35 , pour se mesurer à la célébrissime BWV 82, plus souvent chantée par les barytons. Bach l'a transcrite pour soprano (la flûte remplaçant le hautbois) et l'aurait confiée, une fois au moins, à une voix d'alto. Bien conduit, le programme prélude à la partie d'orgue concertant de la BWV 169 (dont deux mouvements sont fondés sur le Concerto pour clavecin BWV 1053 ) avec trois chorals, et se conclut sur l'impressionnant diptyque BWV 543 en la mineur.

Guillon entame « Ich habe genug » avec une voix somptueuse et sur un rythme soutenu. À l'anxiété impatiente mise en scène dans ce mouvement par Bejun Mehta l'an dernier (cf. no 668), il préfère l'énergie d'une détermination presque joyeuse, quand le croyant se réjouit de quitter ce monde et de surmonter ainsi ce qui lui pèse. Les couleurs variées du timbre et l'agilité de Guillon trouvent leur contrepartie dans la transparence d'un groupe de cordes réduit à un archet par partie. Certes, les fins de phrases s'éteignent parfois à bout de souffle dans le premier air, et les vocalise manquent parfois de densité dans l'air ultime. Mais entre-temps, dans la fameuse aria du sommeil, Guillon dose idéalement pauses et relances, sur un tempo modéré. La qualité du travail de cordes a sa part aussi dans un mouvement en état de grâce.

Dans la
Sinfonia qui ouvre la BWV 169, Guillon chef met en scène des tutti turbulents face à l'orgue concertant (dont l'éclat, trop mis en avant par les micros, écrase hélas la perspective sonore). L'attaque très franche par Guillon du premier récitatif vous cloue sur place puis avec des accents lumineux, une aisance rare dans les vocalises, il démontre que cette oeuvre lui convient idéalement. En voici l'une des plus belles lectures depuis Fink et Scholl. Jouant à merveille des superbes possibilités sonores de l'église réformée du Bouclier à Strasbourg, Maud Gratton enchaîne une lecture kaléidoscopique et irisée des trois chorals, dont toutes les lignes et les plans sont mis en valeur, puis impose une pulsation tendue et excitante au diptyque en la mineur qui conclut ce CD très réussi.


 

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site  de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews