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Diapason # 678 (04 /2019)
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Analyste: Denis Morrier

Tricoter un récital Handel, Hasse ou Vivaldi est nettement plus facile que de donner une trajectoire à un kaléidoscope glané dans l'opéra vénitien : la forme éminemment théâtrale du dramma per musica, avec ses longs récits entrecoupés de brèves sections d'airs, n'est guère propice aux extraits. Pourtant, il y a trois ans, Leonardo Garcia Alarcon, avec deux magnifiques cantatrices, y trouvait son compte - et notre bonheur (Ricercar, cf. no 640). L'album de Philippe Jaroussky reste en retrait par son programme (ces pages sont parmi les mieux connues) comme par son interprétation.

La voix du contre-ténor, que l'on a tant aimée, arbore un vibrato de plus en plus envahissant, comme le révèle d'emblée l'« Ombra mai fu » de Xerse (un clin d'oeil à la célèbre aria de Handel construite sur le même livret de Minato). Révélée (avec tout l'opéra) par René Jacobs en 1985, cette page lumineuse y perd son rayonnement, alourdie par une orchestration bavarde. L'ensemble Artaserse fédère une pléiade de virtuoses : ils multiplient pourtant les fautes de goûts. La conclusion suraiguë du cornet dans l'aria guerrière de Statira agresse plus qu'elle n'impressionne ; les arpègements du clavecin sont aussi pesants que des roulements de tambour dans Eliogabalo, tandis que le continuo entier tente d'improbables virages harmoniques dans Erismena.

Le contre-ténor aborde avec un bonheur variable les divers rôles d'un même opéra. Pour La Calisto , c'est d'abord le Satirino, aux traits comiques grossis à l'excès. Endimion, au caractère élégiaque, s'en sort mieux. Marie-Nicole Lemieux revêt les atours facétieux de la nymph(oman)e Linfea : un rôle plutôt destiné à un ténor aigu (mémorables Hugues Cuénod, Gilles Ragon et Alexander Oliver). La contralto s'y trouve en mauvaise posture vocale, entre graves poitrinés, stridences parodiques et vibrato outré.

Jaroussky est indéniablement plus à l'aise dans le pathétique que dans le comique. Il sait nous bouleverser dans le poignant lamento d' Apollo e Dafne ou dans le sublime air de Giasone : l'accompagnement redevient discret, le chanteur ne force plus ses effets. Enfin, le programme recèle deux pépites : deux duos avec Emöke Barath, qui reprend avec bonheur son rôle fétiche d'Elena puis s'empare d'une des plus belles pages d'Eritrea.


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