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Diapason # 678 (04 /2019)
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Glossa
GCD924005




Code-barres / Barcode : 8424562240056

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Philippe Grosperrin

Eh quoi, toujours Les Indes ? Oui, mais sans Amour au prologue (Rameau l'en avait évincé dès 1735) et réduites à trois actes. Car en vertu de la géométrie variable de l'oeuvre au gré de ses représentations, celle de l'été 1761 supprimait soit Le Turc généreux , soit (comme ici) Les Fleurs en commençant par Les Incas . Lequel acte inca renoue superbement avec les usages de l'époque : la princesse du sang y était confiée de préférence à une tragédienne et non à l'un de ces sopranos clairets qui sont la plaie de tant de versions récentes. On entend alors pour la première fois l'affrontement de Phani avec le prêtre Huascar pour ce qu'il est : une clef de ce drame de l'imposture, digne de Voltaire. Véronique Gens, avec le coloris de sa maturité magnifique, trouve à la fois l'inquiétude du personnage, sa royale indignation, l'érotisme profond d'un « Viens, Hymen, enchaîne-moi » arraché à une esthétique de vignette. Quant à Thomas Dolié, son Huascar retors mais de pleine noblesse, capable de noirceur comme d'élévation dévote (« Permettez, astre du jour » !), fait sentir tous les méandres du sentiment avec ceux du discours. Deux incarnations majeures. Différent de timbre, Jean-Sébastien Bou offre à Osman mais non moins à l'Adario des Sauvages leur exact profil héroïque, et quelle beauté de déclamation ! Dans un style merveilleusement imaginatif, Reinoud Van Mechelen parcourt comme personne l'échelle expressive de ses rôles, se jouant des élancements ardus de Damon avec une élégance d'aristocrate. La main a été moins heureuse avec une Émilie au visage vague, inerte malgré sa souplesse, au verbe parfois confus - bien loin de la tragédienne (Mlle Chevalier) distribuée en 1761. On goûte en revanche le sourire et la volupté enveloppante de Chantal Santon en Hébé, son esprit en Zima, en regrettant un aigu trop peu focalisé.


La forte impression que faisait le concert de Budapest à l'origine de l'enregistrement (
cf. no 667) est diminuée par une prise de son qui brouille l'élocution et la franchise du choeur, ou impatronise les percussions dans « Forêts paisibles ». Demeure le geste ferme, altier, d'un György Vashegyi soucieux de grandeur et de continuité, sachant aussi accorder rythmes de danse et tensions harmoniques. L'Adoration du Soleil ou le cataclysme des Incas révèlent par cette domination orchestrale une puissante étrangeté, Les Sauvages sont traversés par une vie jouissive. Sans être impeccable, cette version est indispensable.


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