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Diapason # 679 (05 /2019)
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Analyste: Denis Morrier

Créé à Venise le 5 janvier 1649, Giasone fut l'opéra de Cavalli le plus souvent représenté au XVIIe siècle, comme en témoignent des partitions (et leurs variantes non négligeables) conservées aux quatre coins de l'Europe. Un mémorable spectacle anversois, dirigé par Federico Maria Sardelli et mis en scène par Mariame Clément, avait fait l'objet d'un premier DVD en 2010 (Dynamic, c f. no 604).

Le musicologue Alexander Kempe avait alors produit un arrangement dont Leonardo Garcia Alarcon reprend les principes : sa réalisation est dotée d'une riche instrumentation induisant un travail de composition conséquent. Plus proche des orchestres de cour que des maigres effectifs des théâtres vénitiens, elle mêle une quinzaine de cordes, des vents (flûtes, cornets, doulciane) et pas moins de cinq instruments pour la basse continue. Ce discours orchestral, certes séduisant, n'en paraît pas moins envahissant.

Quittons la fosse pour le plateau. Le Jason peu héroïque de Valer Sabadus manque de profondeur (son premier air reste fluet), quand Raul Gimenez campe un Egeo braillard et Kristina Hammerström une Medea peu impressionnante.

La déception incombe surtout à la mise en scène de Serena Sinigaglia, qui tire exagérément le dramma vers la farce. Quand Médée découvre la duplicité de Giasone, devait-elle vraiment lui faire tomber le pantalon sur les chevilles ? Tout au long de l'opéra, le personnage sera ainsi ridiculisé. Et si Dominique Visse en rajoute - judicieusement - dans le rôle bouffon de Delfa (qu'il chantait déjà en 1987, au disque, pour René Jacobs), on ne peut qu'être atterré par les grimaces forcées d'une Mariana Flores en simple dame de compagnie. L'opéra vénitien offrait, à l'instar du théâtre shakespearien, un prodige d'équilibre entre tragédie et comédie. Ici, le grotesque dévaste tout !


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