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Diapason # 679 (05 /2019)
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Challenge Classics
CC72797




Code-barres / Barcode : 608917279726

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre

Révélé par la zarzuela, Al Ayre Español n'a pas seulement l' air espagnol mais aussi l'air théâtral. Chaque mouvement est une scène, chaque entrée une Ouverture, chaque modulation une action. Recueil tardif (1733) de trios antérieurs, parfois d'extrême jeunesse, voici donc l' Opus 2 rendu à son univers : le théâtre. Opéra, oratorio, psaume… l'oreille la moins experte reconnaîtra le Dixit Dominus , Rodelinda et Giulio Cesare dans la Sonate no 4 , Le Messie dans la suivante… L'Andante initial devient une tragédie en si mineur (ton «désespéré » selon Mattheson, l'initiateur du jeune Handel), plus du tout andante : patético !

Eduardo Lopez Banzo voit les « Ombre pallide » d'Alcina introduire une Sonate no 2 dont le Largo lui évoque les larmes d'Ariodante. L'ajout d'une contrebasse au continuo accentue l'effet orchestral du Larghetto en sol mineur ( no 3 ) qu'un rubato maladif habille en Orlando. Ainsi jusqu'à l'allegro final - adieu gigue, bonjour tempesta !

Étrange : ce théâtre rouge et or écarte les vents que d'autres équipes moins démonstratives s'autorisent, et même le théorbe à l'honneur dans le volume précédent (
Sonates en trio op. 5 , cf. no 637 ). Moins de couleurs ici. Plus de contrastes, et une perspective accusée : premier violon devant, second derrière, basse continue au fond. Hiérarchie artificielle dont bénéficient les pages lyriques mais souffre le contrepoint - survolé en général -, outre que le son très présent d'Alexis Aguado gagne au micro une certaine dureté quand le clavecin du chef au contraire s'amenuise, presque inaudible dès le mezzo forte. Aucune place à l'allusion. Même le phrasé importe moins que le drame. Pour lui, l'ayre español ne craint personne.


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