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Diapason # 679 (05 /2019)
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CPO
CPO5551112




Code-barres / Barcode : 761203511129

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Analyste: Jean-Philippe Grosperrin

Retour à Dresde avec Heinichen, dont Reinhard Goebel avait révélé dans les années 1990 les splendeurs concertantes et sacrées (deux doubles albums Archiv). 

Succédant à Lotti au service d'Auguste le Fort, le musicien saxon avait déjà à son actif deux opéras pour Venise, mais ce Flavio Crispo de 1720 ne fut finalement pas créé (Senesino était prévu en protagoniste) jusqu'à ce que Jörg Halubek le mette au jour à Stuttgart. 

Avant d'être adopté par Donizetti dans Fausta , le sujet des Crispus en butte au désir puis à la calomnie de sa belle-mère était prisé du théâtre baroque. Il s'insère ici dans un écheveau politico-amoureux mettant en vedette la princesse Elena et le général Gilimero (deux sopranos). Manquent ici le monologue de Fausta au II et le dialogue-clé où elle tâche de corrompre le héros, mais Alessandra Visentin, il est vrai, n'offre qu'un alto scabreux, errant entre la cave et l'étage en abdiquant l'expression. Face à elle, un empereur fruste et sans assise. 

Le reste séduit. En captive franque, Silke Gäng a du relief à défaut d'égalité. Ténor vaillant, Tobias Hunger sait profiler son Massenzio. Le Crispo de Leandro Marziotte compense les limites ordinaires d'un contre-ténor en primo uomo par la beauté homogène de la voix, la vélocité, la sensibilité non moins. L'allure impérieuse de Nina Bernsteiner complète les qualités plus plastiques et élégiaques de Dana Marbach, dont le charme règne de sa sicilienne au duo de la prison. Un air étonnant la voit dialoguer avec les seuls hautbois et basson. 

La partition, souvent proche de Vivaldi mais avec une poésie propre, se déploie de fait en raffinements instrumentaux (l'orchestre est impeccable) comme une tapisserie chatoyante, judicieusement proportionnée. Le chef évite le fusain comme le stress pseudo-théâtral au profit d'une sensualité heureuse, respirant avec les voix. L'essai du claveciniste Halubek à l'opéra ( Tisbe de Brescianello, cf. no 633 ) est bel et bien transformé.


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