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Diapason # 679 (05 /2019)
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La Dolce Volta
LDV69




 Code-barres / Barcode : 3770001903859

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Vincent Genvrin

 

Bach interprété par un titulaire de Notre‑Dame de Paris sur son instrument de cent trente jeux, le tout annoncé par un teaser à base de vues plongeantes et de projecteurs bleus, voilà qui devrait provoquer chez les amateurs « d'authenticité » une moue dédaigneuse, voire un anathème pour haute trahison. À ceux-là je recommande d'oublier le teaser, de lire le texte du livret puis de prêter une oreille attentive. Ils risquent d'être surpris par une démarche très construite, sans effets de manche, où les fortissimos sont rares.

Cette démarche, loin d'être anti-musicologique comme l'affirme Olivier Latry qui craint une méprise, consiste à revisiter la riche histoire de l'interprétation de Bach depuis le XIXe siècle, par les organistes mais aussi les pianistes et les orchestrateurs. En cohérence avec l'acoustique et l'orgue de Notre-Dame, c'est le grand style de Widor, de Vierne, de Dupré qui prédomine ici, fait de majesté et de lisibilité. Renouer avec les frissons cathédralesques après un demi-siècle d'agitation néobaroque a un petit côté « madeleine de Proust », Olivier Latry ne s'en cache pas. Aucune vaine nostalgie pourtant, comme le montrent une admirable Fantaisie en sol mineur d'après la version pour piano de Liszt, une Toccata en ré mineur inspirée de l'orchestration de Stokowski, un Ricercar a 6 qui navigue entre les claviers. La Passacaille conclut l'ensemble en libérant progressivement une puissance écrasante qui se conjugue, dans la Fugue, avec une énergie rythmique jusque-là sous contrôle: effet garanti au terme d'un parcours de nature essentiellement méditative, où Latry manifeste une maîtrise de soi et un sens de l'orgue confondants.

L'amoureux de Bach en quête d'inattendu sera comblé, le néophyte également ‑ car la multiplicité des plans ou les lents crescendos se révèlent une précieuse aide à l'écoute. Et l'auditeur érudit s'amusera à identifier telle référence et tel clin d'oeil aux interprètes et arrangeurs du passé.                       


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