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Diapason # 680 (06 /2019)
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Pan Classics
PV10396




Code-barres / Barcode : 7619990103962

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

 

Nous avions accueilli avec enthousiasme les trois précédentes productions du jeune ensemble israélo-helvétique, pour l'originalité des programmes et l'excellence des interprétations. Quel trouble nous a saisi en découvrant ce quatrième opus ! Voulant offrir une « histoire de la modernité madrigalesque », Eliam Rotem confronte des compositions de styles divers, voire opposés, mêlant raretés et chefs-d'oeuvre. L'ensemble vocal est exclusivement masculin et occasionnellement soutenu par un modeste luth : une ascèse sonore qui confine souvent à l'aridité. 

Six madrigaux (dont l'inévitable Ancor che col partire ) à quatre voix de Cipriano De Rore ouvrent le programme a cappella. Trois auteurs excentriques, experts en durezze chromatiques et autres stravaganze contrapuntiques, prennent le relais. Les deux extraits des derniers Livres de Gesualdo gagnent une lecture homogène mais bien monochrome en regard de La Compagnia del Madrigale. Luzzaschi, un des modèles avoués de Gesualdo, avait déjà fait l'objet d'un disque entier des Profeti. Ils y paraient ses madrigaux de somptueux accompagnements instrumentaux, conformément aux usages de la cour de Ferrare. Ici, seules les voix sont de la partie, tout comme dans Ahi tu piangi de Scipione Lacorcia (un compositeur napolitain, proche du Prince de Venosa, autrefois révélé par le Gesualdo Consort), d'une violence expressive et d'une hardiesse dissonante incroyables. Nous voilà enfin stupéfié et séduit.

Dans ce contexte sonore singulier, l'irruption de trois monuments montéverdiens, maintes fois enregistrés, semble saugrenue. Si le Lamento d'Arianna, dans sa version polyphonique, peut encore satisfaire (à défaut de vraiment convaincre), on est irrité par les vocalises approximatives et les dissonances plutôt écrasées qu'appuyées de Zefiro torna e'l bel tempo rimena . Le Lamento della Ninfa est une épreuve. La suave partie de soprano revient à un contre-ténor qui, attaquant chaque note aiguë par-dessous et multipliant les glissandos de mauvais goût, donne plutôt l'impression de glapir que de gémir. La conclusion de ce madrigal est qu'Amour « mêle dans les coeurs le feu et la glace ». C'est exactement l'effet que produit cet album.


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