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Diapason # 681 (07- 08 /2019)
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Naïve
OP30569




Code-barres / Barcode : 709861305698

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Roger-Claude Travers

 

L'édition Vivaldi de Naïve se heurte à un dilemme : faire coïncider les envies des interprètes pour les pages les mieux écrites, tout en évoluant dans un répertoire que restreignent les nombreux volumes déjà parus. Delphine Galou a quand même déniché quelques raretés. 

Composées à l'époque des Gloria et de Juditha triumphans, vers 1715, les deux Introductions (RV 638 et 641) à un Miserere jamais retrouvé ont connu dès 1967 une référence : Aafje Heynis, portée par le soutien respectueux d'Ephrikian, exprimait le désarroi de la Mère du Christ, sa souffrance indicible, avec une humilité envoûtante, que personne n'a retrouvée depuis. Ottavio Dantone, compassionnel, console sa tragédienne par un continuo bavard dans le « Ibi spinis confixus » un peu rapide du Non in pratis. Des fioritures diluent le propos du Pro me caput, presque anodin. 

La fortune du Filiae maestae Jerusalem suit des chemins différents. Que choisir ? Le tendre Lesne, Scholl désincarné ou Jaroussky esthétique-ment superbe, mais dénué de toute transcendance ? Delphine Galou conduit de l'autel à la scène. De l'émotion certes, mais peu d'humilité. Réécoutez Heynis !

Les versions rivales du Salve regina a due cori se limitent à Nathalie Stutzmann avec Robert King, plus technique que sincère, et à Gérard Lesne, pris au piège des apparences et laissant fuir les plans spirituels. Plus épaisse et moins riche en coloris que Lesne, mais éloquente, la contralto se noie souvent dans l'opulence continuiste de l'Accademia Bizantina ( « Et Jesum »).
Deus tuorum militum s'impose sans problème face à un Negri pénible et à un King plus vigoureux, aux solistes modestes. En duo, Alessandro Giangrande est honorable. S'il manque d'aisance dans le Regina coeli incomplet, il prend soin d'éviter la suavité savonneuse de Nico Van der Meel chez Negri. 

Après Carmignola avec les Sonatori, comment aborder le RV 582 a due cori ? L'élégance extrême du Grave, dépouillé, sans esbroufe et surtout l'archet gracieux, précis et aérien du Trévisan sont à l'opposé du tempérament de Tampieri, d'une agilité plus musclée et flattée par des agréments alambiqués. L'habillage ornemental et narcissique dudit Grave déçoit - également la cadence décousue et la spatialisation insuffisante des choeurs. Étape inégale d'une odyssée essentielle.


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