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Diapason # 681 (07- 08 /2019)
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Palais des Dégustateurs
PDD017  




Code-barres / Barcode : 3760011350170


 

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin
 

Pianiste et musicologue américain, Robert Levin s'est illustré dans différentes reconstructions d'oeuvres de Mozart …, une intégrale inachevée des concertos pour piano de Mozart au pianoforte, marquante par son travail sur l'ornementation et l'improvisation réelle des cadences (avec Christopher Hogwood, L'Oiseau-Lyre), enfin un Clavier bien tempéré unique en son genre, partagé entre le clavecin, le clavicorde, le pianoforte et l'orgue (Hänssler). Son nouvel album le ramène à un projet plus classique et à un piano de notre temps : l'art du discours l'emporte sur la fidélité absolue à l'historicité.

Levin se glisse avec aisance dans la sonorité plus égale de l'instrument moderne, dont il exploite merveilleusement les ressources de timbre tout en calibrant avec art l'ampleur dynamique. Les pièces très idiomatiques au clavecin (Ouvertures à la française des Partitas nos 2 et 4) posent souvent des problèmes sur un clavier où fusées et ornementations volubiles peuvent sonner creux : Levin y trouve une autorité sans lourdeur, aussi convaincante que celle d'Angela Hewitt (Hyperion, 1997). Mais il se distingue de sa collègue par d'ingénieuses volutes ornementales, certaines de son cru, d'autres tirées d'une copie de Gottfried Müthel (menuet en si bémol, Sinfonia en do mineur). Les particularités d'écriture de certaines danses suggèrent deux conceptions rythmiques possibles : Levin les donne à entendre, ainsi que les versions alternatives de la gigue en la, aux contours mélodiques légèrement dissemblables.

Le naturel d'exécution des variantes ornementales historiques et des ajouts improvisés est exceptionnel. Passé l'étonnement de ces délicieux pas de côté et de cadences originales (fin du prélude en sol), on admire la maîtrise tranquille de la complexe gigue en sol, la richesse de vocabulaire de la grande sarabande en mi, l'élégante courbe des courantes. Aux oreilles séduites par la vivacité du propos mais insensibles à la proposi-tion ornementale, on conseillera la belle version de Richard Goode, également excellente sur piano moderne (Nonesuch, 2003).


   

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