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Classica # 214 (07-08 / 2019)
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Naïve
V5472



Code-barres / Barcode : 0822186054727

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Gaëlle Le Dantec
NOUS SOMMES DES JUMELLES

Il était ténor, le voici aussi chef. A la tête de son nouvel ensemble
I Gemelli, Emiliano Gonzalez Toro nous entraîne
à Milan, au début du XVIIe siècle. Quelle découverte!

L'imploration des Vêpres « Deus, in adjutorium meum intende » sonne avec une conviction, une justesse et une autorité telles qu’elle semble sommer l'au­diteur: attention, découverte, voici Chiara Margarita Cozzo­lani, compositrice, bénédictine du couvent Sainte‑Radegonde de Milan, réputé dans toute l’Europe pour les talents de ses chanteuses. « Cozzolani mérite tout autant l'admiration que ses contemporains Cavalli, Strozzi, Sances ou Benetto Ferrari », pré­vient Emiliano Gonzalez Toro dans son avant‑propos.
 

À partir d'un ensemble de psaumes, édités en 1650, qui constituent la charpente de ces vêpres, Emiliano Gonzalez Toro, la soprano Mathilde Etienne et la claviériste Vio­laine Cochard ont organisé et recréé des Vêpres de la Vierge, en insérant un choix de motets tous plus somptueux les uns que les autres. La fine équipe d'I Gemelli, (jumeaux‑ju­melles) suit ainsi les pas pro­gressistes de Cozzolani, future abbesse et directrice de l'insti­tution milanaise. Cette der­nière n’hésitait pas à boulever­ser l'ordre dans la liturgie stricte usant de variété et d'alternance stylistiques au profit de la musique et des affetti de chaque psaume, ainsi que dans la succession de versets. 

MODERNE ET SINGULIER 

Choeur, double choeur spatia­lisé, solos virtuoses, duos ou petit ensemble, ruptures ryth­miques, surprises (jeu d'écho dans le « Laudate pueri ») ou dissonances serrées (« Salve Regina »), explosion de cou­leurs et de textures, solennité puissante des psaumes avec orgue, cornets et sacqueboutes, et sensualité délicate des motets solistes (« O Maria, tu dulcis »), la musique s'impose, souve­raine et inspirée. Quelle riche idée d'avoir inséré « Duo Seraphim. », motet à trois voix de Caterina Assandra, aînée de Cozzolani, bénédictine de Pavie, dont il ne reste que peu de partitions, d'une puissance et d'une profondeur tout sim­plement extraordinaires.
Huit chanteurs autour de Toro, aussi solistes que madrigalis­tes et douze instrumentistes, spécialistes de ce répertoire, défendent avec art ce Seicento italien, moderne et singulier. Une preuve supplémentaire de l'incroyable foisonnement musical et culturel des cou­vents italiens de l'époque et de l'existence de grandes inspira­tions féminines.


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